Par Saidou Diallo
Je suis une économiste, fonctionnaire internationale au Fonds monétaire International. J’ai également travaillé à la Banque Centrale de la République de Guinée pendant 24 ans avant de rejoindre le FMI en juin 2021. J’étais Directrice des études et de la recherche au moment ou je quittais la BCRG. Je suis mariée et mère de 4 enfants qui illuminent ma vie.
Où avez-vous fait le primaire, le collège, le lycée et l’université ?
J’ai fait l’école primaire, le collège et le lycée au Sénégal. J’ai eu l’honneur et la chance de fréquenter l’une des meilleures écoles du Sénégal, la Maison d’Education Mariama Ba de Gorée qui est une école secondaire d’Excellence pour jeunes filles. Après le bac au Sénégal, je suis partie en France où j’ai eu un parcours académique assez atypique.
J’ai toujours eu de bonnes notes en sciences, mais je dois dire que j’avais une préférence indéniable pour la littérature et la philosophie. C’est ainsi que, arrivée en France, j’ai fait une année d’Hypokhâgne, puis une Maitrise en Lettres avant de m’intéresser aux sciences économiques et de gestion.
Après vos études quel a été votre premier emploi ?
Avec mes deux maitrises en poche, je suis rentrée en Guinée où j’ai commencé aussitôt à travailler à la banque centrale. Je me suis très rapidement rendu compte que, pour être une banquière centrale accomplie, il me fallait encore renforcer mes capacités. C’est ainsi que je me suis présentée en 2002 au Concours Fulbright à l’Ambassade des Etats-Unis pour obtenir une bourse me permettant de poursuivre des études de troisième cycle dans les grandes universités américaines.
J’ai obtenu la Bourse Fulbright et je suis partie aux Etats-Unis pour deux années afin de suivre un programme de Master en économie et finance internationales.
Je suis rentrée en Guinée en 2004 avec mon Master et j’ai repris mon emploi à la banque centrale, ou je me suis vu confier le département de la formation et du renforcement des capacités.
En tant que Responsable du centre de formation de la banque centrale, j’ai eu à fréquenter d’éminents enseignants, qui ont su réveiller en moi, ce vieux désir de rédiger une thèse doctorale et qui m’ont encouragée à m’inscrire en doctorat.
Je me suis donc inscrite en doctorat et j’ai pu soutenir et obtenir mon diplôme en 2020 sous la supervision d’un jury extraordinaire auquel j’exprime encore ma gratitude pour l’encadrement et les conseils avisés.
Que savez-vous faire dans la vie courante en dehors de vos diplômes ?
Vous savez, les femmes sont multi-tâches. Nous sommes toujours au four et au moulin. Etant mariée et maman, je suis obligée de me débrouiller pour bien tenir ma famille et ma maison en plus des activités professionnelles et sociales.
Je suis également assez engagée dans la vie associative sur les questions d’éducation, de développement personnel et de droits de l’Homme.
Je dirais qu’il faut se former. Des compétences avérées contribuent à améliorer la qualité de vos contributions dans les activités et projets auxquels vous êtes parties prenantes, de sorte que quand vous parlez, les autres se taisent et vous écoutent parce que ce que vous dites apporte de la valeur ajoutée à la discussion et c’est bien dit.
En ce qui me concerne, mes différentes formations ont donné un réel coup de pouce à ma carrière.
D’abord, j’ai pris de l’assurance et je me suis de mieux en mieux affirmée, dans un environnement ultra-masculin par ailleurs.
Cette assertivité sans complexes qui se développe avec le renforcement des compétences apporte de la visibilité qu’on le veuille ou non.
J’ai donc pu saisir de belles opportunités qui se sont présentées d’abord en Guinée, puis à l’international, avec une carrière qui me permet d’aborder des questions qui me tiennent à cœur, non seulement dans le domaine du renforcement des capacités, mais aussi en matière économique, à une échelle beaucoup plus large.
Votre mot de la fin
Bonne fête à toutes les femmes de la Guinée et du Monde. Je vous remercie pour cette conversation.
Source:Loupeguinee.com
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