Transition guinéenne: les bienfaits d’une trève de manifestations
Il faut reconnaître que les manifestations pacifiques sont bel et bien autorisées dans
tous les pays démocratiques du monde. Mais pour le cas spécifique de la Guinée, les manifestations de rue annoncées pacifiques se terminent toujours dans la violence, avec des cas de morts et de destruction de biens publics et privés. Ce qui a amené logiquement les autorités à restreindre temporairement ces libertés dans l’intérêt de tous.
Pour les observateurs sérieux et objectifs, tous les acteurs sociopolitiques se doivent de respecter à la lettre la trêve de 2 ans décidée lors du dialogue inter-guinéen qui s’est tenu du 24 novembre au 20 décembre 2023. En lieu et place donc des manifestations de rue, des discours va-t-en guerre et des sorties fracassantes dans la presse, les Guinéens de tous les bords politiques ont grand intérêt à ce que cette transition réussisse et qu’elle soit la dernière dans notre pays. Les pauvres populations du grand Conakry ont trop souffert des conséquences désastreuses des manifestations de rue qui n’ont rien de pacifique ou de citoyen. Les Forces Vives reconstituées autour du RPG Arc-en-ciel de l’UFDG, de l’UFR et du FNDC dissous doivent revenir à de meilleurs sentiments pour renoncer, pendant cette transition, à toute forme de manifestation qui serait de nature à nous conduire vers un glissement du calendrier électoral. Le locataire du palais Mohammed V, en officier assermenté doublé d’un homme de parole, a promis à ses compatriotes et à la communauté internationale l’organisation d’élections libres et transparentes, de la base au sommet, pour remettre le pouvoir aux civils au bout de 2 ans, à compter du 1er janvier 2023. Les manifestations de rue, les Guinéens n’en ont plus besoin. Vivement la trêve. Prions que l’appel des religieux tombe dans des oreilles attentives et que la médiation qu’ils viennent d’entamer entre les Forces vives de Guinée et les autorités de la transition soit couronnée de succès. La Guinée est une famille indivisible. Chaque Guinéen se doit de poser des actes et de tenir des propos qui sont de nature à réunir toutes les conditions d’un retour apaisé à l’ordre constitutionnel dans notre pays qui, après 65 ans d’indépendance, a vraiment besoin de se mettre enfin sur la voie du développement durable et multisectoriel au bénéfice au bénéfice de tous ses fils. Une trêve de manifestations aura donc l’avantage de permettre le déroulement normal du chronogramme de la transition.
Avançons et aimons-nous dans la paix et dans la vie.
Ibrahima sory CISSE