29 JUILLET 1836
A Paris, inauguration de l’Arc de triomphe de l’Étoile, voulu par Napoléon Ier, par Adolphe Thiers.
L’arc de triomphe de l’Étoile souvent appelé simplement l’Arc de Triomphe, dont la construction, décidée par l’empereur Napoléon Ier, débuta en 1806 et s’acheva en 1836 sous Louis-Philippe, est situé à Paris, dans le 8e arrondissement. Il s’élève au centre de la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l’Étoile), dans l’axe et à l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées, à 2,2 kilomètres de la place de la Concorde. Haut de 50 mètres, large de 45 mètres et profond de 22 mètres, il est géré par le Centre des monuments nationaux1. La hauteur de la grande voûte est de 29,19 mètres et sa largeur de 14,62 mètres. La petite voûte, mesure 18,68 m de haut et 8,44 m de large.
La place de l’Étoile forme un énorme rond-point de douze avenues percées au xixe siècle sous l’impulsion du baron Haussmann, alors préfet du département de la Seine. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l’avenue Kléber, l’avenue de la Grande-Armée, l’avenue de Wagram et, la plus connue, l’avenue des Champs-Élysées.
Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l’une au milieu des avenues, pour l’autre entre les avenues.
Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle – Étoile.
Napoléon Ier, au lendemain de la bataille d’Austerlitz déclare aux soldats français : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de Triomphe » et par un décret impérial en date du 18 février 1806 ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises.
Son projet initial était d’en faire le point de départ d’une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la place de la Bastille.
Le comte Jean Bérenger, conseiller d’État, se charge du financement comme directeur général de la Caisse d’amortissement. Le décret impérial du 26 février 1806, qui ordonne l’érection d’un arc de triomphe, prévoit en effet que sera pris un million pour cet objet sur les contributions provenant de la Grande Armée.
La caisse d’amortissement tiendra chaque mois, à dater du 1er mars, une somme de cinquante mille francs à la disposition du futur architecte et celle de quinze mille francs pour les travaux d’art et de sculpture »
Pour la conception du monument, l’architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin fut en concurrence avec son confrère Jean-Arnaud Raymond, chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaitait orner l’arc de colonnes isolées tandis que le second les voulait engagées, l’incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes.
Un arbitrage rendu par Champagny, ministre de l’Intérieur, força Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprima alors les colonnes de son projet
La première pierre fut posée le 15 août 1806. Les fondations exigèrent deux années de chantier. En 1810, les quatre piles s’élevaient à environ un mètre au-dessus du sol. À l’occasion de son mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise et de l’entrée de celle-ci dans Paris, l’Empereur délégua des crédits qui permirent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui restèrent assez longtemps en place et sous laquelle la princesse passa. L’architecte mourut assez subitement en 1811, suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond
Lors des premières défaites napoléoniennes (Campagne de Russie en 1812), et des évènements de 1814, l’arc de triomphe était élevé jusqu’aux voûtes, mais la construction fut interrompue puis abandonnée sous la Restauration.
Louis XVIII ne reprit la construction qu’en 1824 avec les architectes Louis-Robert Goust puis Huyot et sous la direction de Héricart de Thury. En 1830, Louis-Philippe reprit la pensée initiale de Napoléon mais, dans un esprit de réconciliation, associe les armées qui ont combattu entre 1792-1815. C’est Louis-Philippe et Adolphe Thiers qui ont décidé du choix des thèmes et des sculpteurs : Le départ des Volontaires, communément appelé La Marseillaise, de François Rude et Le Triomphe de Napoléon de Jean-Pierre Cortot. Plus spectaculaire est la frise située au sommet de l’Arc et qui se divise en deux parties : Le départ des Armées et Le Retour des Armées avec une longue scène centrale à la gloire de la Nation. La construction sera finalement reprise et achevée entre 1832 et 1836 par l’architecte Guillaume-Abel Blouet, sous Louis-Philippe.
L’Arc de triomphe de l’Étoile est inauguré le 29 juillet 1836 pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses. Au départ, une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe avait été prévue. Mais, alors qu’il venait d’être visé par un nouvel attentat le 25 juin, le président du Conseil, Adolphe Thiers, convainc le roi de s’en abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à trois cents invités, tandis que le monument est inauguré en catimini par Thiers, à sept heures du matin.
En 1842, Honoré de Balzac en a fait un symbole de la fidélité des soldats à l’Empereur : « mais tous les cœurs, même les plus hostiles à l’empereur, adressaient au ciel des vœux ardents pour la gloire de la patrie. Les hommes les plus fatigués de la lutte commencée entre l’Europe et la France avaient tous déposé leurs haines en passant sous l’arc de triomphe
L’Arc de Triomphe fait maintenant partie des monuments nationaux à forte connotation historique. À ses pieds se trouve la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale. La flamme éternelle qu’il abrite, est avec celle de l’autel de la Patrie à Rome la première du genre depuis l’extinction de la flamme des Vestales en 391.
Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à 18 h 30 par des associations d’anciens combattants ou de victimes de guerre. L’Arc de Triomphe est aussi un haut lieu symbolique depuis que la dépouille du Soldat Inconnu a été inhumée le 28 janvier 1921. Deux ans plus tard, André Maginot, alors ministre de la Guerre, soutient le projet d’y installer une « flamme du souvenir » qui est allumée pour la première fois le 14 novembre 1923.
Ce geste de ravivage symbolique a été accompli chaque soir, même le 14 juin 1940, jour où l’armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l’Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie.
L’association La Flamme sous l’Arc de Triomphe, qui regroupe cinquante membres appelés « Commissaires à la Flamme », est en fait une fédération d’associations, maintenant issues de milieux qui ne sont plus uniquement d’origine militaire ou anciens combattants. Elle organise les cérémonies de ravivage ainsi que les dépôts de gerbes et prises de Flambeau par les associations qui la constituent et accueille les personnalités françaises et étrangères qui y participent.
Il y a chaque jour, au minimum deux et la plupart du temps, plusieurs membres du Comité de la Flamme sous l’Arc de Triomphe pour accueillir les associations qui viennent tour à tour raviver la Flamme du Souvenir, chaque soir, à 18 h 30.
En février 2008, fut inaugurée la nouvelle scénographie permanente de l’Arc de Triomphe due à l’artiste Maurice Benayoun et à l’architecte Christophe Girault. Renouvelant l’exposition des années 1930, cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée « Entre guerres et paix », elle propose une lecture de l’histoire du monument prenant en compte l’évolution de sa symbolique jusqu’à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur la confrontation armée.
Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l’histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté).