Bon à savoir aux protocoles de la Primature et des Affaires étrangères :
Lors des discours, à chacun de ses déplacements, il n’est pas rare d’entendre « Son excellence monsieur le Premier ministre, chef du Gouvernement, docteur Bernard Goumou ». Ceci n’est pas du tout correct, c’est à la limite gênant et le Protocole du Premier ministre devrait y veiller.
D’abord, « Excellence » est un prédicat honorifique que l’on ne doit pas attribuer à un Premier ministre. « Excellence » est réservé au Président de la République (en occurence ici le colonel Mamadi Doumbouya qui fait office à cet effet sous cette transition), au Président du Parlement (en occurence ici le docteur Dansa Kourouma qui fait office à cet effet sous cette transition), aux ambassadeurs ou à tout le moins au ministre des Affaires étrangères. Pas au Premier ministre, tout chef du Gouvernement qu’il soit.
Ensuite, et même s’il excellait, on ne doit pas dire « Son excellence monsieur le Premier ministre, docteur Bernard Goumou », parce que docteur n’est pas un nom. Il faudrait dire alors « LE docteur Bernard Goumou » et non « docteur Bernard Goumou ». Toujours avec « Excellence » si on était obligé de l’ajouter (ce qui ne se fait pas) on dira alors « son excellence Bernard Goumou » au lieu de « son excellence monsieur Bernard Goumou ». Pas de monsieur ici.
Les prédicats ne s’accumulent pas. Par exemple, il est incorrect de dire « son excellence docteur Bernard Goumou ». Soit c’est docteur, soit c’est excellence car « docteur » est un prédicat honorifique lié à la détention d’un diplôme de doctorat tout comme maître est un prédicat honorifique lié à la détention du diplôme de maîtrise; même si dans la pratique les avocats ont monopolisé le prédicat de maître.
On ne cumule donc pas les prédicats honorifiques dans une seule expression quand bien même l’individu à qui le prédicat est destiné puisse détenir plusieurs titres dont découlent différents prédicats honorifiques.
J’espère que cela sera utile aux protocoles de la Primature et du ministère des Affaires étrangères.
Par Abdoulaye SANKARA alias Maco