Le premier traité international de l’histoire rédigé en français souffle sa 498e bougie aujourd’hui.
Le traité de Madrid est signé le 14 janvier 1526.
Prisonnier de Charles Quint depuis la bataille de Pavie du 24 février 1525, François Ier consent à s’entendre avec son célèbre rival.
Le Français renonce officiellement à ses prétentions en Italie et en Bourgogne contre sa libération.
En gage de la parole donnée, François Ier remet ses deux fils en otage à Charles Quint et promet d’épouser la sœur de ce dernier : Éléonore de Habsbourg.
Libéré le 21 février 1526, François Ier fait casser le traité de Madrid par le Parlement de Paris. Il épousera toutefois Éléonore en 1530.
Le traité de Madrid est considéré comme étant le premier traité international à être rédigé en français.
Le choix de notre langue pourrait paraître incongru aujourd’hui, mais dans le contexte de l’époque il est parfaitement logique.
L’usage du français coule de source tant pour François Ier que pour Charles Quint.
Ce dernier règne en effet sur des peuples francophones de Bourgogne et dans les Pays-Bas, qu’on appellera par la suite « espagnols » (aujourd’hui la Belgique).
L’usage du français comme langue du traité ouvre la voie à plus de trois cent cinquante ans d’usage voulant que le français soit la langue de la diplomatie.
Coutume écornée par le traité de Versailles de 1919, qui prévoit une version officielle en français et en anglais du texte.
L’anglais prendra la place du français finalement assez tardivement, après la Seconde guerre mondiale.
François Ier fait partie de ces rares monarques français à avoir été retenu en captivité.
On peut citer également Saint Louis fait prisonnier en Égypte en 1250 (bataille de Mansourah) dans le contexte de la Septième croisade.
Au siècle suivant en 1356 Jean II (père de Charles V) est fait prisonnier à Poitiers et envoyé dans les geôles londoniennes dans des conditions de détention cependant tout à fait supportables.
Toujours un siècle plus tard, Louis XI sera brièvement retenu prisonnier par Charles le Téméraire à Péronne, en 1468, dans le cadre non d’un affrontement armé mais d’une rencontre diplomatique.
On peut également citer près de trois cent cinquante après la captivité de François Ier, celle de Napoléon III à la suite du désastre de Sedan.
Ce dernier a toutefois renoncé à son titre impérial à la suite de sa capture.
Il s’agissait, dans son esprit, de permettre à la France de poursuivre le combat contre les Prussiens malgré sa situation personnelle.
Prenant la tête d’un conseil de régence, l’impératrice Eugénie se prépare également à la poursuite du conflit.
Les Républicains en décideront autrement en écartant Eugénie du pouvoir, il s’agit de la dernière femme à avoir disposé des attributs de chef d’état en France.
Quant aux Républicains, ils signeront quelques mois plus tard l’acte de la capitulation de la France et la perte de l’Alsace Moselle.
Le traité sera signé à Francfort en 1871, en français et en allemand.
Illustration : Charles Quint en séance de signature.
Pour aller plus loin : Henri Hauser, « Le traité de Madrid et la cession de la Bourgogne à Charles-Quint : étude sur le sentiment national bourguignon en 1525-1526 », éditions Damidot frères, 1912.
498 ans de date à date, 14 janvier 1526.