On ne peut pas critiquer matin, midi, soir la conduite de la transition par le CNRD et chercher à rencontrer le Premier ministre pour lui déposer en catimini son curriculum vitæ dans la perspective de la composition du futur gouvernement. Si le combat est fondé sur des convictions, l’on devrait se demander qu’est-ce qui a changé depuis la nomination du nouveau Premier ministre. Est-ce que les droits et libertés confisqués sont restaurés ? Est-ce que la classe politique et la société civile sont consultées sur la gestion de la Transition ? Le CNRD est-il véritablement disposé à rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’élections libres et transparentes ? Est-ce que les revendications essentielles des forces vives ont été satisfaites ? Voilà autant de préoccupations, parmi tant d’autres, qui devaient être prises en compte avant tout éventuel rapprochement avec la nébuleuse CNRD.
Mais lorsque l’engagement politique et social est basé exclusivement sur la recherche d’avantages et privilèges personnels, on se ne pose pas de telles questions.
La volonté de Mamadi Doumbouya n’est pas de décrisper le climat politique et social. Loin de là. Toutes ses démarches s’inscrivent dans l’optique d’une conservation du pouvoir. Pour y arriver, il essaie de coopter les acteurs politiques et sociaux, virulents envers la gestion CNRD, pour les faire taire et en même temps isoler ceux qui œuvrent au retour à l’ordre constitutionnel.
Les temps sont durs certes et il n’est pas facile d’être toujours dans l’opposition. Cela demande beaucoup de sacrifices et de privations. Mais renier brusquement ses engagements et son combat pour rejoindre ceux que l’on prétend combattre, c’est envoyer un mauvais signal aux citoyens sans défense et sans modèle judicieux.
La démission et la complicité de certains acteurs politiques et sociaux avec la nébuleuse CNRD sur le dos du peuple, pourraient être une des réalités les plus tristes et les plus dommageables dans et pour notre pays.
SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DE STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC