Détournements de deniers publics : Où diable est donc passée Zeinab Nabaya ?
On évoque la « fuite » de Cellou Dalein Diallo en lien avec l’affaire Air Guinée, mais l’on ne mentionne pas la mystérieuse « disparition » de cette dame sur qui pèsent pas moins de 29 milliards de francs guinéens dans l’affaire d’où le qualificatif est tiré de son nom : Nabaya Gate. Zeinab Nabaya Dramé (photo), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, ancienne directrice administrative et financière, ancienne ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, pour ainsi dire, est également en fuite…
Dame Nabaya se trouvait à l’extérieur de la Guinée, en lune de miel, dit-on, qui est finalement devenue une lune de fiel, quand est survenu le coup d’État du 5 septembre 2021 qui a porté les militaires au pouvoir. Elle a automatiquement « utilisé le terrain », pour reprendre Toumba Diakité, je dirai prendre le large, laissant les anciens ministres des Finances et de l’Industrie, respectivement Ismaël Dioubaté et Tibou Kamara, en prise avec la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), se débrouiller.
Il faut savoir que l’actuel secrétaire général du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle (tiens, département où Zeinab Nabaya était ministre, coïncidence, comme par hasard), le « docteur » Youssouf Boundou Sylla, alors « journaliste » avait menti sur Zeinab Nabaya quand il avait porté la somme litigieuse à 200 milliards de francs guinéens. Comme on le constate avec l’affaire en jugement à la CRIEF, il s’agit plutôt de 29 milliards que Dame Nabaya doit justifier…
Dans cette affaire, si la citation à comparaître d’Ismaël Dioubaté, en sa qualité de ministre des Finances qui a ordonné les paiements suspects, semblait logique, celle de Tibou Kamara de l’Industrie, en revanche, paraissait incongrue et l’on se demandait ce qu’il pouvait bien faire dans cette galère. En réalité, son crime, c’est d’avoir manifesté bruyamment une trop grande solidarité gouvernementale (en sa qualité de porte-parole du gouvernement de l’époque) par voie de presse en faveur d’une dame qui n’en valait manifestement pas la peine et dont la moralité était déjà sujette à caution. La preuve, Tibou Kamara a été blanchi par la CRIEF et autorisé à quitter le pays. Quant à Zeinab Nabaya, sa lune de « miel » se poursuit toujours entre Paris et Dubaï et probablement dans quelques paradis fiscaux pour ajuster certains comptes. En attendant que son procès, qui est en cours à la CRIEF devant ses avocats, la situe sur son sort. Les faits sont sacrés, le commentaire est libre et les deux tiennent ici en un seul bloc !
Abdoulaye SANKARA