Le saviez-vous !
En 1979, Peugeot remporte un appel d’offre pour équiper les villes de New York (État de New York) et Los Angeles (État de Californie) en taxis afin de renouveler une partie de leurs flottes (les antiques Checker) qui devenaient vieillissantes.
Le contrat décroché est annoncé comme étant celui du siècle et était brandi comme étant un SUCCÈS inédit par Peugeot puisqu’il était outre atlantique et ce n’était pas faux: 600 véhicules 505 berlines par ville pour un total de 1200…
Aux USA, la plupart des véhicules sont gourmands en carburant, ce qui constituait une charge non négligeable pour les entreprises de taxi.
Peugeot exploite ce facteur et fait une proposition de véhicules capables de faire le même travail que les V8 américains (15 lettres aux 100km) mais avec une moindre consommation (8,7L/100km).
L’argument séduit le client américain qui lance la commande et hâtivement la nouvelle fait la une des journaux français.
En plus de l’aspect économique de la consommation, les taxis 505 s’équipent de projecteurs et de pare-chocs adaptés, mais vite le projet sera confronté à deux handicapes de taille.
En Amérique du Nord, la plupart des voitures consomment de l’essence, or les moteurs des 505 sont à gazoil (turbo-Diesel).
En terme de consommation l’économie est certes importante, mais au niveau du rendement, l’accélération n’était pas au rendez-vous !
Les chauffeurs jugent donc les taxis comme étant lents sur les autoroutes comparativement aux V8 habituels…
Parlant justement de carburant, les stations servant du gasoil ne sont pas si nombreuses dans tous les quartiers des 2 villes du projet pilote, conséquence, les 505 s’entassent dans les stations formant de longues queues, faisant perdre du temps aux chaussures et donc de l’argent. Time is money dit on !
En plus de ce facteur de puissance et de disponibilité de carburant, les chauffeurs vont être confrontés à un autre soucis très considérable: le goût de la clientèle.
A New York par exemple, la vie des 505 jaunes n’est pas rose. La clientèle ne semble pas apprécier la Peugeot la considérant trop petite, de sorte qu’en la voyant arriver, certains refusaient d’y prendre place. Conséquences, les chauffeurs perdaient des recettes et cela était frustrant…
Le succès de la Peugeot 505 taxi outre atlantique sera alors très éphémère et la commande des 1200 véhicules sera réduite à plus de la moitié avant d’être simplement rompue.
Acte de sabotage des Yankees au profit de leurs entreprises d’automobiles locales ou manque d’étude adaptées aux réalités du terrain par le constructeur français ?
L’un ou l’autre, le succès de Peugeot en Amérique du Nord n’aura connu qu’une petite durée alors qu’en Afrique ces mêmes véhicules ont fait leur preuve et continuent de le faire !