Les mirages du miroir d’Aliou Bah !
Le fameux Aliou Bah, président du parti MoTel ou MoDel, toujours tonitruant et négatif, l’incarnation vivante du pessimisme en toutes choses, nous gratifie de sa dernière sortie : « Lorsque dans un pays, la médiocrité se mélange à la haine et à l’égoïsme, le bien-être collectif ne sera qu’une illusion ! » Il est fascinant de voir à quel point certains se complaisent dans le rôle du prophète de malheur. On pourrait presque y croire… si ce n’était pas si ironique venant de sa part.
La question légitime qu’on pourrait se poser est : de qui parle-t-il réellement en évoquant « médiocrité », « haine » et « égoïsme » ? N’est-ce pas, en réalité, une auto-diagnose masquée en accusation publique ?
Certains possèdent cette extraordinaire faculté de se contempler dans un miroir, d’y voir leur propre reflet, et d’en sortir avec un sourire satisfait malgré des contradictions évidentes, teintées d’un ethnicisme primaire. C’est un art, sans doute, celui de projeter ses propres travers sur autrui tout en se drapant du manteau de la morale.
Quoi qu’il en soit, ces discours alarmistes, qui se veulent critiques de l’état de la société, ne font qu’ajouter au brouhaha ambiant. Car, si l’on suit sa logique, tout n’est que désastre inévitable, une voie sans issue « de plus d’un demi-siècle d’échec…» Mais à force de crier au loup, on finit par se demander qui de la société ou de l’orateur porte réellement le fardeau de la « médiocrité » qu’il dénonce si bruyamment.
Abdoulaye SANKARA