Scandales financiers à répétition : enquêter sur les complicités au sein de la Commission d’évaluation des cadres !
Depuis les récents scandales financiers impliquant de hauts fonctionnaires et ayant conduit à leur limogeage, il est temps de s’interroger sur la responsabilité des membres de la Commission chargée d’évaluer les cadres avant leur nomination par décrets présidentiels. Comment ces délinquants à col blanc ont-ils pu franchir les étapes de sélection sans qu’une enquête de moralité approfondie ne soit menée ? Une telle enquête aurait permis de déceler non seulement les faux diplômes, mais également les casiers judiciaires douteux.
D’où la question : ces membres de la Commission ont-ils fait preuve de négligence, ou bien ont-ils sciemment fermé les yeux pour favoriser la nomination de margoulins susceptibles de détourner des fonds et mettre leurs parts de côté ? Si tel est le cas, ils doivent être auditionnés pour établir leur éventuelle complicité dans les scandales qui gangrènent des institutions clés telles que la Douane, les Impôts, la Banque centrale, l’OGP, et récemment le Patrimoine bâti public, pour ceux qui sont évidemment révélés pour le moment. Il n’y a sûrement jamais cinq sans six !
Le Général Mamadi Doumbouya, qui dispose de la liste des membres de cette Commission mise en place après le 5 septembre 2021 sous le Premier ministre Mohamed Béavogui, est en droit d’exiger des explications. Il faudrait comprendre comment certains hauts fonctionnaires, aujourd’hui mis en cause, ont pu passer avec succès l’examen préliminaire et ensuite établir les éventuels liens entre ces cadres et les membres de la Commission. Car, il est évident que ces détournements massifs de fonds publics ne peuvent s’opérer sans des complicités à de hauts niveaux.
Face à la recrudescence des scandales financiers, il est plus que temps de nettoyer les écuries d’Augias avec détermination et rigueur. Et si la Maison centrale de Coronthie atteint sa capacité maximale, les établissements pénitentiaires de Kindia ou d’autres régions pourraient être sollicités pour accueillir ceux qui ont trahi la confiance du chef de l’État et du peuple. La tolérance zéro doit s’imposer comme une règle, et la reddition des comptes doit devenir la norme pour redresser l’administration publique.
Abdoulaye SANKARA