Chronique du lundi 24 mars 2025 : La Guinée est une famille, son avenir est « métis »
Le métissage, une force pour la Guinée
Dans cette phase d’apprentissage difficile de la démocratie, mal assimilée par une grande partie de la population, certains « leaders politiques et sociaux » en panne d’idées et d’ambitions véritables n’ont trouvé qu’un seul levier : le repli identitaire. Incapables de proposer des programmes solides et des solutions aux défis du peuple, ils se rabattent sur la division communautaire pour se hisser au pouvoir, chacun comptant sur sa base ethnique comme unique tremplin.
Ils attisent les braises de la discorde, répandant le poison de la fragmentation dans l’espoir de noyer… l’espoir. Mais l’espoir, lui, résiste. Il grandit, patiemment, porté par un phénomène que nul ne peut arrêter : le métissage.
Le métissage s’enracine et prospère au sein des unions conjugales sacrées qui lient les communautés les unes aux autres. Je mets quiconque au défi de me citer une seule famille guinéenne qui ne soit pas le fruit d’un brassage ethnique, ou un scrutin électoral qui puisse être remporté en s’appuyant uniquement sur une seule communauté.
Le peuple guinéen, riche de son métissage, tisse peu à peu sa propre destinée. Il construit des ponts entre les régions et les religions, dessinant une Guinée unie dans sa diversité. Et quelle que soit l’ardeur de ceux qui cherchent à ériger des murs, à dresser des barrières et à refermer les frontières culturelles, ils ne pourront jamais contenir cette force qui unit les Guinéens.
Qui aurait cru, il y a quelques décennies, que des « hommes de caste » épouseraient des filles de « nobles » ou exerceraient des fonctions de commandement dans des régions autrefois hermétiques à tout changement ?
Le métissage est en marche, inéluctable, et il constitue une chance inestimable pour la cohésion de notre société. C’est lui qui façonne, dans l’ombre et la lumière, l’avenir de la Guinée.
L’avenir de notre pays repose sur cette dynamique : un métissage harmonieux des hommes et des femmes des quatre régions naturelles, unis par une même culture nationale qui transcende les origines.
Moi, je suis TRAORÉ, né à Conakry, originaire de Kissidougou. Mon épouse TOURÉ vient de Forécariah. Ma mère, née à Labé, a grandi à Mamou où elle a épousé mon père. Aujourd’hui, ma filiation compte une quarantaine de petits-fils et arrière-petits-fils, dont plus des deux tiers ont des mères peulhes. Qui sont-ils ? Des Guinéens tout court.
Que Dieu bénisse et protège cette Guinée « métisse ». Amen !
Honorable Cheick Tidiane Traoré
Synergie Général Mamadi Doumbouya 2025 pour le Dialogue et la Paix (SGMD25)