Parlant de ses opposants, les plus véhéments, Alpha Condé avait prophétisé : « ce sont des nains politiques, des petits comptables. Je vais le leur montrer…. »
Quatre ans après, l’oracle du président Alpha Condé s’est réalisé tant Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et leurs lieutenants sont devenus indolents et apathiques vis-à-vis des problèmes de la Guinée.
Naguère acerbes et volubiles sur la politique et la gestion d’Alpha Condé, les leaders des deux plus grands partis de l’opposition guinéenne sont devenus muets comme une carpe, même quand les voiries de Conakry sont aujourd’hui comme pilonnées par des bombes ou quand la capitale est en train de se couper du reste du pays à cause la décrépitude des routes.
Que s’est-il passé pour que Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo, Bah Oury, Baîdy Aribot, Ousmane Gaoual Diallo et Dr Oussou Fofana soient subitement et bizarrement silencieux sur la gestion actuelle du pays ?
Si les raisons du mutisme des uns et des autres peuvent être facilement devinées, la méthode utilisée par d’Alpha Condé pour mettre le grappin sur Sidya et Cellou a été quasi identique. D’abord, c’est un lieutenant intrépide et irréductible qui a été contrôlé avant d’atteindre le général. C’est ainsi que Baidy Aribot a joué un rôle de facilitateur dans le rapprochement entre Sidya et Alpha. Les mauvaises langues précisent que Baïdy qui avait mené une campagne agressive en 2013 pour remporter le scrutin uninominal à Kaloum, avait paradoxalement et longuement disparu lors de la campagne présidentielle de 2015 dans sa commune, laissant un boulevard au parti d’Alpha Condé pour gagner à Kaloum.
Après son élection, Alpha Condé nomma Sidya Touré comme son Haut représentant, et un de ses lieutenants entre dans le gouvernement. Depuis cette date, le lion a été dompté, même « sans salaire », il n’a pas démissionné et continue de collaborer avec un système de gestion de l’Etat dont il se disait pourtant « fatigué »…
Pour Cellou, Alpha Condé a commencé par contrôler Bah Oury à la faveur d’une rencontre insolite le 31 octobre 2015 à Paris, puis une grâce le 24 décembre de la même année. Ensuite ce fut le tour d’apprivoiser le trublion Ousmane Gaoual Diallo en le condamnant à deux ans de prison avec sursis le 12 août dernier. Désormais sans défense et ses lieutenants les plus hardis muselés, le candide Cellou Dalein Diallo a reçu le coup de grâce le 1er aout dernier à Sekhoutoureyah, lorsqu’Alpha Condé s’empressa de lui annoncer qu’il aura la plénitude de son statut de chef de file de l’opposition, dont les lucres et privilèges sont, dit-on, proches de celui de premier ministre.Depuis, les rounds du dialogue politique qui étaient des arènes de pugilat se sont mués en club Med.
Tant et si bien que plusieurs observateurs de la scène politique guinéenne s’accordent à dire que le silence assourdissant de l’UFR et de l’UFDG sur les maux de la Guinée et leur envie soudaine et obnubilée pour la détente politique en Guinée frisent l’unipolarisation de la vie politique voire le monopartisme.