Ismaël Boudjekada, 21 ans, est le plus jeune candidat déclaré à la présidentielle de 2017. Originaire du Doubs, il vit aujourd’hui en région parisienne. A 16 ans il crée son premier parti politique, et se présente à plusieurs élections. Il est également l’auteur de plusieurs essais politique, dont l’Audace d’y croire. S’il fait partie des candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2017, il doit encore franchir le palier des 500 parrainages pour pouvoir se présenter au premier tour de l’élection.
Depuis quand êtes-vous entré en politique ?
J’ai commencé quand j’avais 15 ans. J’ai sorti un livre, je n’étais qu’un jeune qui voulait raconter sa vision de la société et démonter le double discours que je remarquais déjà chez nos responsables politiques. A la suite de la sortie du livre, j’ai été suivi par de plus en plus de personnes qui partageaient les mêmes idées que moi, et j’ai donc décidé de m’engager. J’ai eu de bons retours médiatiques, et cela a permis de me faire connaître des Franc-Comtois, puis avec les réseaux sociaux tout va très vite. Je me suis alors présenté à l’élection municipale de Besançon en 2014 (0,73%), puis aux élections européenne de 2014 (0,02%) et à la législative partielle du Doubs en 2015 (0,53%).
Quelles sont les trois idées fortes de votre programme ?
► L’instauration d’un revenu universel
L’instauration d’un revenu universel, qui serait défini selon les régions, selon le coût de l’habillement, de la nourriture, et de l’hébergement. Par exemple, en Franche-Comté, ça ferait à peu près 1 000 euros. On donnerait alors 1 000 euros à tout le monde, travailleur ou non. Pour celui qui travaille et touche par exemple 1 200 euros à temps plein. On va donner 1000 euros à l’employeur, qui les retire de la paye versée au salarié. Ça ne change donc rien pour le salarié qui reste à 1 200 euros. Mais pour l’employeur, ça lui allège les charges puisqu’il verse un salaire moins élevé à son employé. En contrepartie de cet allègement de charges, les entreprises s’engageront aux côtés de l’Etat à augmenter de 600 à 800 euros nets tous les salaires de ces employés qui bénéficient de cette aide de l’Etat. Ce système est financé par une taxe sur les transactions financières à hauteur de 10%.
► La restructuration de la dette
On ne reconnaît que 20% de la dette. Je m’appuie sur le rapport de la cour des comptes de 2012, qui expliquait que le problème de la dette est structurel et pas conjoncturel. Ce qu’il faut faire c’est dire qu’on ne reconnaît que ce qui correspond à un emprunt réel et on repart sur des bases saines avec des taux d’intérêt raisonnables. Ce qui fait qu’on serait en capacité de rembourser ce qu’on a vraiment emprunté. On pourrait recevoir des sanctions des créanciers, mais personne ne prendrait le risque de perdre le marché français. A partir de là, ça nous permettrait d’oxygéner un peu notre économie. Rappelons que le remboursement des intérêts de la dette est le premier poste de dépense. Cela nous permettrait d’investir dans de nouveaux secteurs, comme l’éducation.
► Le vivre ensemble
Je pense qu’il faut réexpliquer la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui est l’objet de beaucoup d’hypocrisie. Il faut expliquer simplement ce qu’est la laïcité. En 1905 il n’y avait pas de notion juridique d’espace public, donc on ne pouvait pas leur demander aux croyants d’être au niveau vestimentaire. On expliquait aux Français que l’Etat serait neutre devant des religieux. Faisons donc preuve de pédagogie, expliquons l’essence de cette loi alors que certains aujourd’hui nous imposent une vision laïciste et liberticide de ce texte, qui promettait d’être rassembleur.
Elément essentiel de cette campagne présidentielle, l’immigration ? Que proposez-vous ?
Je propose un effacement semi-contractuel de la dette des pays africains. Il faut rappeler que la plupart de ces pays sont liés à l’Union européenne par des dettes colossales qui datent pour la majorité de la période coloniale. En échange de cet effacement, on demande que cet argent soit réinjecté dans le but d’atteindre des objectifs pour garantir la dignité de leurs concitoyens : par exemple la mise en place d’un système d’allocations familiales, une couverture médicale… Le problème de l’immigration n’en serait plus un parce que ces populations pourraient vivre dignement dans leur pays.