« Il est dangereux de dire que le parti majoritaire en Haute Guinée doit désigner les chefs de quartier et des districts de cette région. Il est difficile que l’UFDG puisse désigner les chefs de quartier à Kouroussa à Siguiri, à Kérouané, à Kankan et à Mandiana », telle est la réaction du Dr. Sékou Goureissy Condé ancien ministre et secrétaire exécutif de l’ONG Afircan Crisis Group.
Dr. Sékou Goureissy Condé membre de la Convention des Acteurs Non-Etatiques de Guinée (CANEG) qui s’exprimait ce jeudi 3 novembre sur l’accord « polémique » du 12 octobre chez nos confrères de la radio Lynx fm, a interpellé l’Etat à prendre ses responsabilités.
« Pendant la première République, les élections de proximité étaient organisées à tous les niveaux. Les maires, les chefs de quartier et ceux des districts étaient élus et ça faisait l’objet de débat. Aujourd’hui, voir la configuration sociopolitique de notre pays, il me parait dangereux de dire que le parti majoritaire en Haute-Guinée doit désigner les chefs de quartier et les chefs de district dans cette région. Ainsi que pour le parti majoritaire en Moyenne-Guinée de désigner les chefs de proximité en Moyenne Guinée et que les partis majoritaires en Basse-Guinée et en Guinée-Forestière doivent faire autant. Qu’on se dise la vérité, dans le contexte guinéen, il me semble difficile que l’UFDG puisse désigner les chefs de quartier à Kouroussa, Siguiri, Kérouané, Kankan et Mandiana tout comme, le RPG puisse désigner les chefs de quartier et des districts à Labé, Mali, Pita et Dalaba quand bien même, les dernières élections présidentielles ont montré une évolution des partis politiques quand à la recomposition de l’électorat sur l’étendu du territoire. Donc, la question est très complexe, l’Etat doit prendre ses responsabilités », a-t-il expliqué.
« Faire taire l’opposition, détruire l’opposition ou minimiser l’opposition veut dire la dictature pure et simple ».
« Les repositionnements, les positionnements, les changements sur l’échiquier politique et la recomposition de l’espace politique sont habituels dans la vie des Républiques et celles des multipartismes. Les accords, quelque soit son importance, n’ont jamais réglé les problèmes des populations. Par ailleurs, ils permettent de mettre fin à la bagarre politique, au positionnement politique et même à la violence politique. Je ne vois pas d’arrangement qui puisse mettre fin à l’existence d’une opposition dans notre pays. Faire taire l’Opposition, détruire l’opposition ou minimiser l’opposition veut dire la dictature pure et simple. Cela n’est pas possible ».
Quelle est la position de la Convention des Acteurs Non-Etatiques et l’ONG African Crisis Group
« Il faut que l’Etat accepte d’assumer ses responsabilités régalienne et que cette désignation des chefs de quartier et de district fasse l’objet d’un débat national. C’est pourquoi d’ailleurs, je salue l’initiative de ceux qui se sont réunis au sein du Front National pour la Défense des Droits du Citoyen car, c’est une démarcation et démonstration de liberté dans la contradiction ».