A l’occasion de l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux du pays, tenue ce vendredi à la Cour suprême, en présence du chef de l’Etat et du Ministre en charge da la Justice, Mamadou Sylla, premier président de la Cour suprême, dans un discours de 16 pages, n’a pas manqué d’énumérer quelques défaillances du système judiciaire avant d’en appeler au concours de tous les acteurs.
Mamadou Sylla rappelle à Alpha Condé et à toute l’administration judiciaire qu’à l’intérieur du pays, « comme à Conakry, les bâtiments qui abritent la justice portent le nom expressif de « palais de justice », alors que, très souvent, ils apparaissent aux yeux des citoyens comme des vieilles bâtisses, dont les occupants sont confinés dans des locaux exigus, délabrés et mal équipés ».
Profitant de cet instant, Mamadou Sylla a aussi rappelé à l’administration Condé, une demande faite depuis longtemps. « Pour une population d’environ douze millions d’habitants, nous disposons de trois cent magistrats, dont quarante au moins prendront leur retraite dans les prochaines années. Il devient donc urgent, comme l’a signalé M.Touré dans son discours, de procéder à un recrutement de jeunes magistrats » , a-t-il martelé. Ce recrutement, explique-t-il, devrait être conséquent et de qualité.
Les juges aussi ont trouvé leur part dans le discours vérité du premier président de la Cour suprême. « Si d’aucuns avaient tendance à accorder des circonstances atténuantes au juge qui succombait à l’attrait des pots-de-vin, au motif que son traitement était misérable, cette excuse ne peut plus avoir cours maintenant », a-t-il fait savoir.