Depuis des semaines, de rumeurs couraient pour dire que M. Aboubacar Makissa Camara, Directeur national des impôts, avait détourné plus de 27 milliards de francs guinéens.
L’info ou l’intox, était partie d’un article de presse, paru dans un grand hebdo de la place.
Le bruit avait eu une telle résonnance qu’il tomba dans les oreilles et des autorités au plus haut niveau y compris la tutelle et de celles des corps de contrôle.
Au point que l’inspection d’Etat, finisse par s’y intéresser. Elle y déploiera une mission, ayant à sa tête Dr Mohamed Lamine Camara, inspecteur d’Etat et comprenant M. Késsery Zoumanigui, membre.
Il s’agissait d’une mission de vérification administrative et financière, portant sur la période allant du 1er Janvier au 31 Août 2016.
Cette mission d’inspection s’est déroulée sur un peu plus d’un mois, du 19 Septembre au 25 Octobre.
Après avoir procédé aux investigations sur pièces, tous les services relevant de la Direction des impôts, la mission est arrivée aux conclusions ci-après :
-Au plan gestion administrative de la DNI : Citation : « L’organisation de la circulation du courrier permet de comprendre que celle-ci obéit à une logique administrative commune aux administrations économiques et financières du pays », autrement dit « toute structure intéressée par un dossier lui est attribuée par voie hiérarchique et la suite réservée au courrier remonte par la même voie ».
-Au plan gestion financière : La mission a fait le constat qu’au cours de 2016, en régie, le montant total des dépenses effectuées au titre des prestations, réunions et conférences, cérémonies et réceptions, est de 500 millions de francs guinéens ;
Ajouter à cela, un peu plus de 751 millions de nos francs, qui ont servi à l’organisation à Fria des états généraux des impôts. Au lieu d’un milliard de francs guinéens, comme cela avait été dit.
Au plan exécution des impôts et taxes perçus : Conformément au double objectif qui a été assigné à la DNI par la tutelle (sécuriser et accroître les recettes), la mission, après passé en revue tous les encaissements de tous les services et sections (Service grandes entreprises, service moyennes entreprises, section enregistrement des timbres, section fiscalité immobilière, section taxe unique sur les véhicules, caisse immatriculation des véhicules), a conclu que : « les résultats obtenus permettent de confirmer qu’un effort significatif de réalisation du plan d’action 2016, a été réalisé aussi bien en termes de sécurisation que de mobilisation des ressources comparativement aux années précédentes. C’est ce qui a permis à la Direction nationale des impôts d’atteindre les objectifs à elle fixés par la tutelle dans le cadre des mesures négociées avec le Fonds Monétaire International ».
En chiffres, pour se faire une idée des performances réalisées par la DNI, sous le leadership de M. Aboubacar Makissa Camara, il faut simplement noter qu’au terme de l’année 2016, pour la première fois, c’est historique, il y a un dépassement de 32%, soit de plus de mille milliards de francs guinéens, des recettes mobilisées par cette direction.
Autre indice de bonne gestion et de sécurisation des recettes, le guichet des impôts, précédemment installé à la douane, et qui ne rapportait que 300 millions de francs par mois.
Lorsque ce Guichet a été repris et ramené dans les installations de la DNI, son Datacenter, sécurisé un peu plus, ce guichet, en trois semaines, a rapporté plus de 32 milliards de nos francs. Imaginez la suite…
Du cas des 27 milliards, supposés avoir été détournés :
Au terme des investigations, il a été révélé que l’intox selon laquelle ce montant a été détourné, n’était qu’une invention de malins petits esprits, réfractaires au changement et qui voient dans les réformes enclenchées par le jeune fougueux directeur Aboubacar Makissa Camara, une menace sérieuse contre leurs intérêts sordides.
En réalité, c’est une mauvaise imputation qui s’est produite lors de l’enregistrement du paiement des impôts de SIMFER.
Au lieu d’enregistrer les paiements au nom de cette société, ça été plutôt fait sur le compte de BONAGU. La raison de l’erreur, une très forte ressemblance entre les NIF des deux sociétés.
Tenez, le code NIF de BONAGUI est : 000007N, alors que celui de SIMFER est : 000071D
Le montant dont il est question, au lieu de 27 milliards de nos francs comme le bruit avait couru, c’est plutôt un peu plus de 29 milliards, libérés par SIMFER en deux chèques.
Un chèque de 27 milliards 603 millions 468 mille 417 francs et un second de 1 milliard 020 millions 623 mille 017 francs, soit un total de 29 milliards 377 millions 99 mille 295 francs.
Toutes les preuves pour une traçabilité ne souffrant l’ombre d’aucun doute, existent. A savoir : les deux quittances émises en faveur de BONAGUI et de SIMFER, celle de BONAGUI, finalement retournée et annulée, le bordereau de remise des deux chèques, attestant que l’argent a été déposé sur le compte du RSI (Receveur Spécial des Impôts), le compte de la DNI en faveur du trésor public, ainsi que le relevé des opérations de la BCRG, émis à la date du 26 Octobre dernier.
Il n’y a qu’à aller interroger BONAGUI, SIMFER et la BCRG, pour s’en convaincre !
A la DNI, on se veut transparent sur toute la ligne. Le jeune Directeur Aboubacar Makissa Camara, ne mégote point là-dessus !
Demba Sidiki