Après sept ans de cavale, l’ex-aide de camp de Dadis Moussa Camara a été arrêté. Le début d’une réponse sur le massacre de Conakry ?
Il s’était évanoui dans la nature le 3 décembre 2009, date de sa tentative d’assassinat de Moussa Dadis Camara, dont il était alors l’aide de camp. Sept ans après ce règlement de comptes manqué, sur fond d’accusations réciproques sur la responsabilité du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, en Guinée, la cavale du lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, alias « Toumba », a pris fin le 16 décembre à Dakar.
L’ancien chef de la garde présidentielle de Dadis a été arrêté après plusieurs semaines de travail de la section de recherche de la gendarmerie nationale sénégalaise.
Informés par la justice guinéenne, via une commission rogatoire internationale, que « Toumba » se trouve à Dakar, les enquêteurs sont orientés fin novembre vers un appartement de Ouakam, quartier paisible au pied du monument de la Renaissance africaine.
Selon une source au cœur de l’enquête, un étroit mais discret dispositif de surveillance composé d’une dizaine d’hommes se met alors en place. Prudent, le suspect se contente de quelques brèves sorties et envoie parfois l’un de ses proches faire ses courses. Après trois semaines de filature permanente, les limiers sénégalais en sont persuadés : malgré sa prise de poids, son changement d’apparence et l’utilisation de faux papiers au nom d’Aboubacar Barry, l’homme qu’ils épient est bien « Toumba » Diakité.
Sans heurts
Ordre est donc donné de l’interpeller. L’opération se fait sans heurts et l’ex-cadre de la junte reconnaît immédiatement son identité. Présenté à un juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt, il est incarcéré à la maison d’arrêt de Rebeuss, à Dakar.
Après s’être félicitée de l’arrestation de ce personnage majeur dans l’enquête sur le massacre de septembre 2009, la justice guinéenne attend désormais son extradition vers Conakry.