De passage à Conakry où il était venu spécialement animer le mariage de la fille ainée d’un puissant opérateur économique de la Guinée, l’artiste malien Salif Keita, s’est prêté aux questions de la presse guinéenne, ce mercredi.
Après avoir adressé ses vifs remerciements à l’endroit de Laye Sidibé Wassaba Sports, l’empereur de Wassolon, grand ami à lui et M. Ansoumane Kaba, PDG de Guiter SA, pour l’occasion qu’ils lui ont offerte de revenir en Guinée, depuis 2015, Salif Keita, n’est pas allé par mille chemins, pour faire une mise au point qui lui tenait à cœur, à propos de ses rapports avec N’Malia Magassouba, la patronne de Team Production.
« Je voulais, pour commencer, déplorer ce qui s’est passé ici en 2015 avec M’Balia Magassouba. Beaucoup de choses ont été dites, il y a eu beaucoup de spéculations. Qu’est-ce qui s’est passé ? En 2013, M’Balia m’a amené en Sierra Léone. Après la tournée, je crois qu’elle a eu des problèmes, elle ne m’a pas payé. Elle est restée deux ans sans m’appeler ni m’envoyer de messager. Il a fallu que je me débrouille pour payer les musiciens. En 2015, je crois qu’elle a entendu que quelqu’un veut m’amener en Guinée, aussitôt, elle a improvisé une tournée, sans nous consulter. Après, nous on apprendra comme tout le monde qu’il y a une publicité qui passe sur les chaînes guinéennes, que je dois venir en Guinée. Quand elle est venue me voir, mon équipe et moi, nous avons exigé d’abord qu’elle me paye mon cachet de Sierra Léone, ainsi que celui de la tournée pour laquelle elle voulait m’amener en Guinée. Parce qu’elle ne m’inspirait plus confiance. J’ai exigé aussi que j’ai la possibilité de jouer pour le grand public. Vous savez, les gens m’aiment en Guinée. Chaque fois que je viens, je ne joue que dans des endroits chers. Ceux qui n’ont pas 50 mille, 75 mille FCA, n’ont pas la possibilité de me voir. Ce n’est pas bien. Moi je fais partie du public guinéen, le public de la Guinée aussi fait partie de moi. Voilà les deux conditions que j’ai posées. Après M’Balia, a commencé à m’envoyer des gens pour que j’accepte de venir, elle a même dit que le président m’a appelé et que j’ai refusé de prendre. Elle sait bien que je n’ai aucun contact avec la présidence, que je n’avais jamais parlé avec le président, que je ne connaissais pas son numéro. Comment je pouvais savoir que le président m’a appelé. Quand je suis venu, après les concerts, elle m’a amené chez le président, mais elle a fait emprisonner mon ingénieur de son, l’accusant d’escroquerie».
A la question de savoir si M’Balia avait intégralement payé son cachet, Salif répond : « oui, elle s’est débrouillée à payer, je ne sais pas si c’est le président qui a payé ».
Mais, les incidents qui se sont produits à la faveur de cette tournée, Salif Keita, les regrette amèrement et estime que ces incidents ne peuvent aucunement entacher ses relations avec son public de la Guinée.
Depuis, Salif regrette n’avoir pas eu l’occasion de revenir en Guinée. C’est pourquoi, il remerciera à nouveau Laye Sidibé Wassaba Sports et M. Ansoumane Kaba, affirmant qu’il se sent comme au paradis en Guinée.
Finalement, qu’en est-il de ses rapports avec Dame M’Balia ? Sans s’entourer de précautions oratoires, Salif dégaine : « Elle a été méchante avec moi, je dis ici devant toute la Guinée, que ne travaille plus avec M’Balia. Je sais que c’est une dame qui se bat, elle aime son pays, mais j’ai arrêté de collaborer avec elle».
Ce qui veut dire que Salif Keita reste désormais ouvert à tout autre contact ? « Oui tout à fait ! Vous savez, pendant longtemps, personne n’osait venir vers moi à cause de M’Balia. On disait que pour me faire venir en Guinée, il fallait passer par elle. J’avais voulu aider cette dame. Mais, aujourd’hui, je ne fais plus rien avec elle ».
Voilà qui est dit ! Un message, on ne peut mieux clair.
A quand donc le retour du Manden Mansa en Guinée pour des concerts ? « Pour bientôt… », promet l’albinos le plus béni.
Son agenda prochain ? C’est son disque qui sortira au plus tard au mois de Mai 2017.
Demba Sidiki