Ça y est, la polémique, comme voulue par le ministre Abdoulaye Yero et son Secrétaire Général Binko Mady, s’est emparée des esprits et s’est installée dans la cité.
Le sujet passionne sur les réseaux sociaux, chacun s’érigeant au passage en expert des chiffres et de la biométrie, pour assoir son commentaire.
D’ailleurs, si c’était cela le mobile recherché, façon de faire de la diversion, pour détourner l’attention des concernés, les promoteurs des universités privées, d’une menace qu’ils ont récemment brandie, celle d’une fermeture possible de leurs universités, si elles n’étaient pas payées par l’Etat ?
La démarche semble en avoir tout l’air !
Pour se faire une idée des ‘’énormités’’ contenues dans le rapport provisoire du dernier recensement biométrique des effectifs des étudiants dans les universités privées de Conakry, deux chiffres suffiront.
Deux chiffres issus des contrats existant entre le ministère de l’Enseignement Supérieur et les deux plus grandes universités privées du pays (Kofi Annan et UNC), qui peuvent être consultés auprès de la Direction nationale de l’Enseignement Supérieur privé, le service habilité en la matière, qui a été associé à l’opération, mais court-circuité dans l’établissement du rapport.
Même si on ajoutait à ceux-ci, un millier d’étudiants pour chacune de ces universités, du lot des 4.000 étudiants inscrits en dehors de la plate-forme Djoliba en 2015, bon sang de bon Dieu, où va-t-on trouver les quelques plus de 5.000 fictifs pour chacune d’elles ?
Pour rappel, dans le rapport présenté à la presse mercredi, le ministre Abdoulaye Yero, a déclaré que les universités privées ont un effectif d’un peu plus de 52 000 étudiants dont plus de 32 000 fictifs.
Comble de l’absurdité, le chiffre officiel total de l’ensemble des effectifs des universités privées de Conakry, toutes réunies, est de, tenez-vous bien, 25.711 étudiants. Allez savoir auprès des services techniques mêmes du département !
D’ailleurs, posons-nous la question de savoir qu’est-ce qu’on appelle étudiants fictifs ? La réponse est logiquement : effectifs contractuels-effectifs biometrisés. C’est cette différence qui permet de quantifier les fictifs.
Comment peut-on avoir plus de 5000 étudiants fictifs sur un effectif d’étudiants contractualisés, n’atteignant pas ce chiffre ? C’est à la limite surréaliste !
La réunion de ce vendredi après-midi des patrons de ces universités privées, nous en édifiera davantage !
Aboubakri !