Sur la toile, les internautes aussi ont donné leurs avis sur l’extradition dimanche de l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara. Nous vous proposons celui de Albassirou Diallo…
MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE 2009: TOUMBA EXTRADÉ, IL DOIT ÊTRE PROTÉGÉ
Le Président doit IMPÉRATIVEMENT veiller à la sécurité de Toumba. Il y a des personnes puissantes qui ont été inculpées dans l’affaire du 28 septembre 2009 qui avait fait 157 morts. Et encore, ce chiffre ne concerne que les seules victimes vues et comptées par la Croix-Rouge. Et il y a eu un grand nombre de femmes violées à ciel ouvert. Parmi elles des vierges, sauvagement possédées par plusieurs agresseurs armés. Celles qui résistaient subissaient le pire: le viol à la baïonnette. Les plus « chanceuses » en mouraient sur place, les autres plus tard, dans des souffrances atroces. Une chose est sûre, il y avait des dizaines de milliers de manifestants dans l’enceinte du stade (les gradins, la pelouse et le pourtour du stade étaient bondés de monde) lorsque les tueurs y firent irruption et se mirent à tirer à l’horizontale avec des armes automatiques (une Kalachnikov tire 10 balles à la seconde). Sept ans et demi après le massacre, les familles comptent des milliers de disparus (autant dire de morts). Après le carnage et le sauve-qui-peut des rescapés, le stade fut fermé et jalousement gardé. Toute la nuit, le voisinage a vu une kyrielle de camions à bâche entrer dans le stade et en sortir avec des cargaisons que l’on devine avec des frissons. Tous les tués par balle furent emmenés vers des destinations inconnues. Certains probablement vers des fosses communes. Quelques jours plus tard plusieurs corps echouèrent sur les côtes de la Sierra-Leone voisine. Tous avaient des traces de balle et une carte d’identité guinéenne. Manifestement il s’agissait de victimes du 28 septembre jetées à la hâte en haute mer, la nuit, sans lestage. Les corps, une fois enflés et devenus plus légers que l’eau de la mer, étaient remontés à la surface et avaient été rejetés sur les côtes léonaises par les vagues marines. Les autorités du pays informèrent la junte guinéenne de leurs découvertes macabres et proposèrent de rapatrier les corps, d’autant plus qu’ils étaient parfaitement identifiés. La réponse fut niet.
L’on s’accorde à dire que l’affaire du 28 septembre est un écheveau embrouillé. Aujourd’hui seul Toumba peut le démêler. Certains prétendent que c’est lui qui avait dirigé l’expédition, d’autres qu’il y avait plusieurs groupes de tueurs envoyés séparément par on ne sait qui. Selon des leaders politiques blessés, au contraire, ils doivent la vie au lieutenant Toumba Diakité, l’aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte. C’est lui qui les aurait sauvés en les transportant à la clinique Pasteur.
Pour que la vérité éclate enfin au grand jour, Toumba ne doit pas disparaître mystérieusement en prison comme le capitaine Issaga Camara ou le colonel Aydor Bah.
Au président de la République d’y veiller comme sur la prunelle de ses yeux!