Avant qu’il ne soit posé sur la table du chef de l’Etat qui l’a commandé, le rapport de la Commission nationale de réflexion sur l’éducation fait déjà débat. Si des professionnels de l’éducation, pour la plupart, apprécient le travail, estimant que c’est la première fois les vrais problèmes sont posés et les solutions proposées, les fondateurs des universités privées, eux, voient d’un mauvais œil ce rapport, craignent que son application ne leur coupe le vivre. En un mot ou en mille, ils défendent leur sandwich. Le Dr Ousmane Kaba, fondateur de l’université Kofi Annan, semble être celui qui a pris la tête du mouvement qui s’oppose avec véhémence aux conclusions du rapport. Et à juste raison. Parce que selon des sources du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de 2008 au premier trimestre de 2017, les universités privées ont reçu plus de 1 300 milliards de GNF pour le traitement des boursiers de l’Etat. L’université Kofi Annan, à elle seule, a, selon nos sources, reçu 330 milliards de GNF pour cette période. Les auteurs du rapport estiment que la somme est colossale et pourrait aider à qualifier l’enseignement public.
Le Dr Ousmane Kaba que nous avons pu joindre ne reconnait pas les chiffres cités haut. ‘‘Il y a deux ans, toutes les universités privées recevaient 300 milliards. Maintenant elles sont dans les 250 milliards, même moins que ça’’, répond-il.
Mais nous insistons : ‘‘Nous parlons d’une période allant de 2008 !’’
L’économiste revient : ‘‘comment moi seul je peux avoir 300 milliards (éclat de rire) ? Même si on te dit ça, toi tu n’as pas de cerveau ? Prends le budget de la Guinée, c’est un papier public et tu regardes !’’
Nous insistons : ‘‘encore une fois il ne s’agit pas d’une année, docteur ! C’est depuis 2008 !’’ Il répond : ‘‘Ce n’est pas vrai ! Les bourses n’ont commencé qu’en 2006, nous on vivait sans bourse. L’Etat n’a qu’à arrêter ces histoires de boursiers là, comme ça on est tranquille.’’
Et toc.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com
