Les Burkinabè et les Guinéens viennent en renfort au nord du Mali pour épauler la Minusma face aux jihadistes qui reprennent du terrain. En tout, ce sont quelque 1 500 hommes supplémentaires qui doivent arriver entre avril et juin.
Deux bataillons burkinabè et guinéen de 750 hommes chacun vont être déployés entre les mois d’avril et de juin dans le Nord-Mali pour renforcer la mission onusienne (Minusma). À Bamako, on procède actuellement aux ultimes contrôles de maintenance sur quatre hélicoptères d’attaque fournis par le Salvador. Ils seront envoyés courant avril à Tombouctou en soutien aux quatre hélicoptères Apache (fournis par les Pays-Bas) stationnés à Gao. La Minusma a par ailleurs lancé un appel d’offres en vue de l’acquisition prochaine de trois drones de surveillance longue portée. Les entreprises Finmeccanica (Italie) et Thales (France) sont sur les rangs. Les responsables onusiens espèrent que ces drones basés à Gao seront opérationnels en juin.
Un accord dans les sables mouvants
À Bamako comme à New York, les responsables onusiens ne cachent pas leur inquiétude quant à l’avenir du processus de paix après le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe les principaux groupes rebelles du Nord, de parapher le préaccord de paix conclu le 1er mars à Alger. « La situation n’est pas satisfaisante, lâche l’un d’entre eux. Et pas seulement à cause de la CMA. Le Gatia [une milice touarègue progouvernementale], par exemple, ne perd pas une occasion de reprendre du terrain. » Les choses en sont au point que certains médiateurs envisagent de revenir aux grandes lignes de l’accord conclu par les belligérants le 18 juin 2013 à Ouagadougou. D’autant qu’après huit mois de coûteuses négociations, les Algériens ne seraient, selon une source diplomatique, « plus très chauds » pour continuer. l