En parlant de la Guinée, l’homme d’affaires italien Guido Santullo le fait parfois avec démesure. Coincé dans un bras de fer avec l’Etat gabonais à qui il réclame le paiement de 350 milliards de fcfa (environ 534 millions d’euros) pour des chantiers de travaux publics qu’il affirme avoir préfinancés, l’octogénaire (81 ans) qui a roulé presque sa bosse partout en Afrique, notamment en Guinée pendant 24 ans, a déclaré à Jeune Afrique qu’il ne se « laissera pas faire. Je me donnerai les moyens de les mettre à genoux ! ».
Dans les colonnes du journal panafricain, Guido Santullo se vante d’avoir dirigé tout en Guinée au moment où le président Lansana Conté, son ami, était cloué au lit par la maladie. Cette position enviable au plus haut sommet de l’Etat guinéen a été favorisée, selon JA, par le fait que Lansana Conté qui se méfiait de son camp devenu ambitieux lui avait confié les clés de l’intendance.
« C’est moi qui dirigeais tout. Je choisissais les ministres et je surveillais les caisses de l’État pour les empêcher de tout voler », se vante l’intéressé, cité par Jeune Afrique.
A l’en croire, écrit le journal, opposants comme hommes d’affaires, tout le monde se pressait alors autour de lui, espérant rentrer dans ses bonnes grâces. Mais tout s’estompe d’un coup pour Santullo qui devient persona non grata en Guinée en décembre 2008 avec l’arrivée au pouvoir de l’ex-capitaine Moussa Dadis Camara.
« Il m’a demandé de me retirer. Mais après les événements du 28 septembre 2009 [150 personnes sont tuées lors d’une manifestation de l’opposition violemment réprimée], vers qui s’est-on tourné pour calmer les opposants et plaider en faveur de la junte auprès des chefs d’État de la région ? Eh bien, vers ce bon monsieur Santullo ! », fanfaronne celui qui bénéficiait de 35 ans d’exonération fiscale accordée par Lansana Conté.
En froid avec Alpha Condé qui avait réquisitionné l’imposante cité chemin de fer à Kaloum -immeubles dont Santullo se dit propriétaire-, le magnat italien de Gaeta, rapporte le journal panafricain, s’est rendu en avril 2017 en France pour faire la paix avec le président guinéen. L’a-t-il vraiment réussi ?
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