Laurent Gbagbo doit-il bénéficier de la liberté provisoire en attendant la fin de son procès devant la CPI? La question est régulièrement débattue à La Haye. Et pour cause, les avocats de l’ex-dirigeant ivoirien ont déjà déposé onze demandes en ce sens depuis un an et demi, demandes toutes rejetées par la cour. Mais en mars dernier, après le onzième refus, les avocats de Laurent Gbagbo ont décidé de saisir la cour d’appel. Cette dernière doit rendre son jugement ce mercredi après-midi 19 juillet.
Jusqu’à présent, la CPI a toujours usé des mêmes arguments pour justifier le maintien en prison de Laurent Gbagbo, à savoir l’existence autour de l’ex-président d’un solide et « vaste réseau de supporters » qui risqueraient d’organiser sa fuite en cas de remise en liberté, et le fait qu’il encourt la prison à vie, ce qui pourrait l’inciter à vouloir se soustraire aux poursuites.
Mais pour la défense, ces arguments-là ne tiennent pas. Dans leur appel, les avocats de Laurent Gbagbo reprochent notamment à la cour de n’apporter aucune preuve concrète de l’existence d’un plan d’évasion et estiment que leur client est en fait « maintenu en détention uniquement parce qu’il jouit d’une grande popularité ».
Autre argument avancé par les avocats, le fait que le 10 mars dernier l’un des trois juges chargés de statuer en première instance leur ait donné raison. Car ce jour-là pour la première fois, le président de la Chambre Cuno Tarfusser a plaidé en faveur d’une liberté sous condition.
Plus de 5 ans après l’arrivée de Laurent Gbagbo dans la prison Scheveningen, le juge Tarfusser estime que le délai « raisonnable » d’une détention provisoire tel que prévu par la loi a été largement atteint, d’autant qu’au rythme où vont les choses, le procès pourrait durer encore 7 ou 8 ans.
Le jugement de la Cour d’appel doit être rendu ce mercredi à 16h30 heure de Paris, 14h30 heure d’Abidjan.
RFI