En prenant le micro, ils sont devenus des porte-voix, des relais capables de faire passer des messages. Comme les Ivoiriens de Magic System ou la Sénégalaise Coumba Gawlo, d’autres artistes africains entendent bien s’appuyer sur leur exposition médiatique pour peser autant que possible dans les débats sociétaux, afin de sensibiliser aux questions de santé, d’éducation, d’environnement, de pauvreté, et venir en aide aux populations concernées.
Amadou et Mariam
Devenus des artistes d’envergure internationale après leur succès Dimanche à Bamako en 2004, Amadou et Mariam ont mis leur notoriété à profit pour sensibiliser l’opinion publique européenne au fléau de la faim dans le monde en devenant en 2011 les ambassadeurs du PAM (programme alimentaire mondial des Nations unies), qui nourrit chaque année plus de 90 millions de personnes dans 70 pays. Ceux qui étaient surnommés « Le couple aveugle du Mali » au début de leur carrière ont notamment mis en place en 2012 des concerts solidaires en France et fait connaitre l’action du PAM lors de rencontres avec leur public dans les villes de la banlieue parisienne.
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Baaba Maal
Impliqué depuis 1998 avec l’organisation Red Hot dans les actions caritatives destinées à lever des fonds pour sensibiliser et lutter contre le sida, la star sénégalaise Baaba Maal a aussi été nommé « émissaire auprès de la jeunesse » par le Pnud, en 2003, pour promouvoir les actions visant à réduire la pauvreté et la propagation du sida. Le chanteur a aussi soutenu la création en 2017 de l’ONG Nann-K Europe, qui œuvre au développement économique et social en Afrique, émanation du mouvement citoyen Naan-K qu’il a monté au Sénégal.
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Coumba Gawlo
La Sénégalaise Coumba Gawlo avait à peine 22 ans, et déjà quelques succès locaux à son actif, quand elle a créé l’association Lumière pour l’enfance, toujours très active, qui mène des actions pour aider les enfants malades et déshérités. Celle qui a fait partie, en France, de la bande des Enfoirés après son album produit par Patrick Bruel, est sur tous les fronts : marraine du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ambassadrice du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ou encore de l’ONG World Vision, la chanteuse militante s’est aussi distinguée en montant le grand concert caritatif Africa for Haïti en 2010, après le tremblement de terre qui avait ravagé Port-au-Prince quelques mois plus tôt.
Site officiel de Coumba Gawlo
Jaojoby
A Madagascar, dans l’océan Indien, la déforestation massive a mis la question environnementale au cœur des préoccupations. Jaojoby, le chanteur le plus populaire de l’île, est de ces lanceurs d’alerte qui ont participé aux deux tournées de sensibilisation Wake Up Madagascar en Amérique du Nord. Mais il avait déjà enregistré une chanson pour l’ONG WWF à la fin des années 80. L’artiste s’est aussi beaucoup impliqué pour évoquer le danger du sida et lutter contre sa propagation, au nom du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) et du Pnud.
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Salif Keita
Fondateur et président d’une fondation à son nom depuis 2005, la star malienne Salif Keita sait à quel point l’albinisme peut être une source de discrimination pour ceux qui ont cette particularité génétique héréditaire. Son action vise non seulement à éveiller les consciences, mais aussi à lever des fonds destinés à venir en aide aux enfants albinos sur le plan de la santé et de l’éducation et favoriser leur intégration dans la société.
Site officiel de The Salif Keita Global Foundation Inc.
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Angélique Kidjo
Fondatrice de la Fondation Batonga qui agit en faveur de la scolarisation des filles en Afrique, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo fait partie depuis 2002 des ambassadrices itinérantes de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance). Sans cesse sur le terrain, elle est aussi ambassadrice d’Oxfam International, confédération d’ONG luttant contre la pauvreté dans le monde, et a reçu en 2016 le prix Ambassadeur de la conscience d’Amnesty International.
Site officiel de Batonga Foundation
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Magic System
Créée par A’Salfo et ses trois complices de Magic System, la fondation qui porte le nom du célèbre quatuor ivoirien œuvre « pour le bien-être des populations à travers des actions sociales dans le domaine de l’éducation, la santé, l’environnement et la culture ». Cela englobe une très grande variété de projets, car la structure est très active : du sac à dos Solarpack équipé d’une plaque solaire, en partenariat avec l’Unicef, afin que les enfants puissent s’éclairer pour faire leurs devoirs scolaires même dans des zones sans électricité, à la construction d’un centre d’accueil pour orphelins, en passant par des conventions avec différents ministères sur les questions de l’emploi, de la santé…
Site officiel de Fondation Magic system
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Sister Fa
Depuis son album Sarabah: Tales From the Flipside of Paradise qui l’a révélée en 2009, la rappeuse sénégalaise Sister Fa, installée en Allemagne, s’est engagée avec détermination dans la lutte contre l’excision. Sans relâche, sur le terrain, avec l’appui de l’ONG locale Tostan, elle agit pour faire évoluer les mentalités. Dans son pays, plus de 5000 communautés ont abandonné cette pratique, expliquait en 2012 Sister Fa devant la Chambres communes du Royaume-Uni, lors de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. L’artiste est aussi aux côtés de l’ONG World Vision pour défendre plus largement les droits de l’enfant, en particulier au Sénégal.
Tiken Jah Fakoly
En 2009, le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly se lançait dans une tournée baptisée Un concert, une école, avec l’objectif de réunir des fonds afin de favoriser la scolarisation de la jeunesse africaine, persuadé que « sans éducation, il n’y a pas de développement ». Une sixième école devrait ouvrir en Guinée pour la prochaine rentrée scolaire. Après s’être rendu au Burkina Faso en 2012 à l’initiative d’Action contre la faim pour rendre compte de la situation alarmante dans le Sahel, le chanteur s’est fait le promoteur de l’agriculture, en s’associant notamment avec l’ONG One et sa campagne « Do Agric. L’Agriculture, ça paye », illustrée par la chanson collective Cocoa ‘na Chocolate. Celui qui a interprété Non à l’excision sur l’album L’Africain en 2007 s’est aussi mobilisé contre les mutilations génitales faites aux femmes avec l’ONG belge Respect for Change, travaille régulièrement avec Amnesty International pour défendre les droits fondamentaux et demeure un militant actif de l’association Survie, qui « dénonce toutes les formes d’intervention néocoloniale française en Afrique ».
Page Facebook de Un concert, une école
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Rokia Traoré
La lauréate du prix Découvertes RFI en 1997 a choisi de s’investir dans le champ culturel, après avoir observé que l’organisation de l’industrie musicale de son pays ne permettait qu’à quelques-uns de vivre de leur art. Grâce à la Fondation Passerelle lancée en 2009, des programmes de formation aux techniques du spectacle ont pu être menés, un lieu (l’Espace culturel Passerelle) a été construit pour abriter ces activités, de la création à la représentation.
Site officiel de la Fondation Passerelle
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De nombreux autres artistes du continent africain s’illustrent aussi en œuvrant dans différents domaines afin de sensibiliser et venir en aide : Sally Nyolo, Smarty, Dobet Gnahoré, Youssou N’Dour…