Tout ce qui s’annonce bien, finit bien. Loin de crier à une victoire à la purrhys, mais, il faut se féliciter des avancées majeures engrangées par le pouvoir actuel vers la consolidation d’une démocratie réelle, reposant sur le principe de la liberté des chances politiques et du libre exercice des droits les plus fondamentaux d’un État moderne.
Même les plus irréductibles de l’opposition et, ou moins ceux qui ont des lunettes en bois, refuseraient d’admettre qu’Alpha Condé n’offre pas à son peuple un simulacre le plus flatteur d’un nostalgique affamé de démocratie vraie.
Personne n’y croit et encore ne s’y attendait ! la liberté de marcher et de dénoncer conformément à l’esprit du texte fondateur de notre République, longtemps considérée comme tabou, puisse en un laps de temps, devenir une réalité. Il faut s’en féliciter et soutenir cette démarche qui est avant tout un bon signe de vitalité pour notre jeune démocratie.
Dans un passé récent, revendiquer un droit politique était synonyme de défiance vis-à-vis de l’autorité. Et cela, a été un grand tabou pour ne pas dire un totem du régime de Conakry. Avec le difficile dialogue et le mépris des uns aux autres à l’époque, ont amené plusieurs de nos compatriotes à laisser leur vie ou handicapés à jamais dans les différentes marches ça et là de l’opposition !
De destructions de biens et de rejets systématiques qui ouvraient ainsi le débat politique à des considérations ethniques et à des propos incongrus et va-t’en guerre.
La surenchère verbale, les attaques personnelles et les injures étaient devenues le quotidien du guinéen ou le sport adulé des politiques et qui laissaient plus d’un dans un cauchemar de démocratie dont nul ne pourrait présager l’avenir.
Avec le temps et la venue d’un éminent pédagogue auprès du chef de l’État en la personne de Tibou Kamara, le mythe politique cède. Le chef de l’État qui était classé parmi les « clowns démocrates », chasse en lui finalement, la peur, et comprend désormais que la liberté politique contribue à son honneur et à sa grandeur.
Le Président nouveau qu’il est aujourd’hui est ce rêve qu’il a nourri depuis ses débuts de lutte en sa qualité d’opposant coriace. Alpha Condé l’homme nouveau qu’on rêvait et qu’il a toujours revendiqué semble désormais bien entouré et à jamais.
Tout a changé chez l’homme. Son discours, ses attaques inopportunes, l’homme devient nouveau. Il crée la confiance et botte les fesses du grand mythe qui le couvrait.
Avec la rupture de l’entêtement politique, le Président Condé, nous convie à pénétrer dans le huis clos du pouvoir pour nous faire vivre les péripéties politiques de ses 7 ans de gestion dans une douleur inouïe.
La réalité vivante du pouvoir est passée de l’art politique à l’art de la gouvernance qui transcende les passions humaines avec l’exercice des talents pures.
Le pli est pris. Au lendemain de sa réélection, Alpha Condé commence à revendiquer la responsabilité du tournant. C’est pourquoi, il invitait son état-major à aller plus encore vers l’élan du renouveau en indiquant qu’il n’y a pas d’autres politiques possibles qu’aller vers la responsabilité historique.
Il n’hésita pas à aller plus loin pour indiquer qu’il fera désormais appel aux talents pieux pour bâtir ensemble notre patrimoine commun.
Un nouvel Alpha Condé est né. Il rompt avec le corpus idéologique qui l’habitait depuis les années 2010. Il se convertit au « réalisme politique » qu’il avait tant combattu. Il accompagne la profonde mutation politique et démocratique qui va changer et rouler son cylindre sur la Guinée.
En tournant les talons, Alpha Condé jette son dévolu sur l’homme qui relève des défis, le talentueux et respectueux Journaliste, Tibou Kamara. C’est ainsi dire que « Quand le paon regarde ses pieds, il défait sa roue ».
À l’heure du renouveau, les guinéens ont franchi la frontière qui sépare la nuit et la lumière. La Guinée était atteinte d’apathie, d’astheisme, voire d’anesthésie qu’avaient distillé des années durant des businessmans actifs qu’était le radicalisme politique qui tournait le pays en rond au gré des intérêts personnels. La crise meurt et la compréhension renaît. Les bâtisses de la démocratie annoncent leur couleur au bon vouloir du grand peuple martyrisé.
Plus désormais en Guinée, l’exercice d’un droit constitutionnel ne peut faire l’objet de débats. Le Pouvoir ordonne et encadre, et, les manifestants sont libres conformément aux dispositions qui réagissent les manifestations dans un environnement très sécure et de responsabilité de chaque partie.
Face à cette responsabilité historique à un tournant décisif de notre vie politique, chacun de nous doit œuvrer pour la consolidation de ces fructueux acquis au bénéfice de nos ambitions démocratiques, tout en encourageant les efforts de ceux qui se sont engagés avec le chef de l’État vers cette profonde mutation politique dans notre pays.
Cet appel du chef de l’État ressemble à celui du Général De Gaulle dans son appel à la nation du 18 juin. Mais, en accord cette fois-ci avec « la force humaine patriotique » au lieu de la « force humaine mécanique » pour pouvoir faire face aux défis du temps.
Il faut dire cependant, qu’il n’a jamais existé et n’existe pas d’obstacles invincibles pour le Ministre d’État Conseiller Personnel du Président de la République, surtout quand il s’agit de la défense de la liberté et des valeurs démocratiques. Il s’est illustré dans ses prises de position. Il apprécie quand c’est opportun et marque son désaccord quand cela est contraire aux aspirations démocratiques.
Parlons franchement, en utilisant des mots directs et des idées claires sans quelque déformation que ce soit. Alpha et son Ministre d’État Conseiller Personnel ont une seule politique et un seul visage, c’est de bâtir une société démocratique et en sortir honorablement sans rompre avec leur engagement patriotique qui est la démocratie libérale.
François Mitterrand écrit :’’ il n’est de liberté que par l’avènement de la démocratie ‘’. Voilà Pourquoi quand un défenseur des droits s’adresse à son peuple, ce dernier se sent plus d’une longue histoire au service de la liberté ’’ : (discours prononcé à Cancun le 20 octobre 1981 suite au décès du Valéry Giscard).
Nous réussissons à passer des étapes vers la liberté dans des conditions de paix relative. Il nous faut aussi s’engager à construire une paix complète, juste et durable pour une société dans laquelle tous les guinéens pourront marcher ensemble sans craintes en paix avec tout le monde.
Que le soleil ne se couche jamais sur l’est pour masquer la lumière éclatante des grandes réalisations des hommes forts de l’ombre pour laisser la place à des polémistes rompus.
Un bon départ pour une fin heureuse ? Alpha Condé au-delà de la caricature habituelle !
Par Habib Marouane Camara
Journaliste.