André Mba Obame, figure de l’opposition gabonaise et fondateur de l’Union nationale, est décédé ce dimanche 12 avril à Yaoundé, au Cameroun. A cet annonce, des heurts ont éclaté dans la capitale gabonaise Libreville.
André Mba Obame est décédé à la mi-journée à Yaoundé au Cameroun. Il s’y trouvait pour des soins et devait s’envoler en Afrique du Sud où il comptait poursuivre son traitement, a indiqué son neveu François Ondo Edou, secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale. Après avoir passé une nuit agitée, André Mba Obame a été conduit à l’hôpital où il est mort.
« Tout le monde sait que Monsieur André Mba Obame était malade depuis les élections de 2009 qu’il a gagnées. Il était en Afrique du Sud où il s’est fait opérer et après, il est parti en France et revenu ici. Ça n’allait toujours pas. Et c’est comme ça qu’il est parti à l’étranger pour se soigner », précise François Ondo Edou.
André Mba Obame était arrivé en troisième position à la présidentielle de 2009 remportée par Ali Bongo, selon les résultats officiels proclamés par la Cour constitutionnelle. Mais il avait revendiqué la victoire et s’était proclamé lui-même président élu.
Des heurts à Libreville
L’annonce de son décès a déclenché la colère de ses partisans à Libreville, au Gabon. Des voitures et des bâtiments ont été incendiés, notamment l’ambassade du Bénin, selon des sources concordantes citées par l’AFP.
L’ancien président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, également membre de l’opposition gabonaise, pleure un proche qui a joué un rôle crucial pour la démocratie du pays : « Le Gabon vient de perdre l’un de ses illustres fils, combattant de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme, déplore Jean Ping. André Mba Obame (…) vient de nous quitter. Vous savez, André Mba Obame était encore jeune. Il a travaillé ici, il a été membre du gouvernement, il a été à plusieurs reprises dans le cabinet d’Omar Bongo, dans son gouvernement. Aujourd’hui, pour avoir osé briguer la magistrature suprême et gagner l’élection, il subit les foudres de ceux qui ont décidé de confisquer ainsi le pouvoir au Gabon. C’était un homme très convivial, très gentil et aussi un homme déterminé. »
source RFI