La Guinée est marquée par les conséquences d’une crise politique, économique et sociale qui dure depuis son indépendance, dont la résultante est la mauvaise gouvernance, qui a fragilisé le fonctionnement de ses institutions.
Cet état de fait n’a guère permis à notre pays d’impulser et d’encadrer son développement économique et social.
Les investisseurs, aussi bien guinéens qu’étrangers, ont vu leur potentiel d’investissement annihilé au fil des ans avec pour conséquences la régression du niveau de vie, l’accroissement de la pauvreté et autres effets néfastes.
Par ailleurs, les crises politiques et sociales que la Guinée a connu depuis ces deux dernières décennies, le manque de dialogue entre acteurs politiques auxquels s’est invité il y a un an, les conséquences du désastre dû à l’introduction de la maladie hémorragique à virus EBOLA ont influencé négativement l’essor du développement économique.
NOTRE CONSTAT
Notre constat a établi que le citoyen guinéen est pris en otage par un slogan creux et mythique : « le peuple ».
Depuis cinquante six ans passés, la Guinée est devenue ce pays où :
– Personne ne dit rien ; ce sont les dires du « peuple » ;
– Personne ne fait rien ; ce sont les actes du « peuple » ;
– Personne n’est responsable de rien ; c’est « le peuple » qui a agit.
C’est donc à l’effet de mettre fin à cette instrumentalisation d’un concept vide, confus et cruellement usité que nous avons estimé être de notre devoir de créer un mouvement populaire pour rendre au guinéen sa « citoyenneté ».
Nous avons en outre fait le constat que la Guinée a besoin d’œuvrer pour un renouvèlement générationnel tant sur le plan des conceptions politiques que sur le plan de sa gestion administrative.
Aujourd’hui il appartient à la nouvelle génération de prendre conscience de l’absence de l’essentiel pour asseoir le développement de notre pays.
Il appartient particulièrement à chacun des citoyens guinéens de s’impliquer activement au choix de ses dirigeants. Chacun doit poser aux acteurs politiques des questions concrètes pour obtenir des réponses claires sur leurs visions, leurs programmes de gouvernance et les exiger plus d’explications sur la faisabilité de leurs idées et programmes.
NOTRE VISION
Au regard de ce qui précède, il est urgent de réfléchir sur de nouvelles stratégies pour, non seulement l’amorce de débats sur le développement, mais aussi et surtout la mise en place d’un innovant concept de ce développement basé sur l’implication d’une nouvelle élite politique jouissant d’une confiance populaire, morale et intellectuelle avec une nouvelle vision exempte de toutes divisions ethniques et régionalistes dont le socle est la promotion des valeurs de compétences, de savoir-faire, d’harmonie et de complémentarité en vu d’ouvrir un véritable débat sur la problématique du développement.
C’est en cela que notre parti l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), convaincu que l’amorce d’une nouvelle Guinée part du constat des acquis et faiblesses des gestions antérieures, non pas pour juger, mais pour mieux les comprendre et atteindre le réalisme d’une analyse synthétique permettant d’identifier au mieux nos problèmes en vu de poser les bases d’une réforme concertée pour l’amorce d’un développement durable.
Cette démarche nous conduit aux priorités suivantes :
1. Réconcilier les guinéens et l’Etat ;
2. Initier un débat inclusif sur les réformes sectorielles pour un développement durable ;
3. Reformer la justice ;
4. Repenser le système éducatif ;
5. Promouvoir la bonne gouvernance ;
6. Lutter contre toutes les formes de discrimination basées sur le régionalisme, l’ethnocentrisme et le repli identitaire ou régionaliste comme pratique politique, les inégalités sociales, l’exploitation des femmes, des enfants, des indigents ou toute autre personne vulnérable de par sa constitution (physique ou morale) ou de par sa situation (sociale ou économique) ;
7. Prôner le respect des Institutions, la vulgarisation de la Constitution, des Règlements et des lois de la République ;
8. Asseoir une véritable stratégie pour la participation de la Guinée aux efforts d’unification de l’Afrique, en vu de son développement harmonieux.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra au préalable s’appuyer sur les trois (3) piliers qui constituent notre devise à savoir :
1. La justice : qui est l’équilibre de toute société, de toute nation et de tout Etat. Elle ouvre l’Etat aux autres intelligences, aux autres investisseurs, aux autres maîtres de la créativité. Elle fait du pays une destination sans risque. Elle crée la stabilité aussi bien entre les citoyens eux-mêmes, qu’entre les institutions de la République et les citoyens.
• Cette stabilité est une garantie d’investissement qui est une source de développement !
2. L’éducation : toutes les civilisations du monde ont brillées par l’évolution de l’esprit ! Le savoir est à l’origine de toute évolution. Il se transmet et se traduit dans et par l’éducation. Tous les Etats dont le développement fut accéléré ou spectaculaire l’on réussi par le biais de la formation. C’est au prix d’une bonne politique d’éducation que le pays peut profiter de ses ressources humaines.
• Une bonne stratégie d’éducation augure un avenir meilleur pour l’essor du développement durable d’un pays ! Tel fut le cas du miracle japonais.
3. La bonne gouvernance : concept innovant de ces dernières décennies dans les pays pauvres et très perturbés comme le nôtre. La bonne gouvernance nous permet à travers ses principes, d’asseoir une stabilité et de redonner ou restaurer la confiance perdue entre les citoyens et leurs dirigeants.
• C’est seulement, à travers une gestion transparente, saine, avec une culture du compte rendu que les gestionnaires des biens publiques pourront bénéficier de l’accompagnement et de la participation de tous les citoyens aux efforts du développement.
Nous disons, entre autres, qu’en tant que « parti au service du développement », nous devons avoir la perception que « C’est maintenant, la Guinée de demain ! »