Plus de deux semaines après la participation de son directeur de la communication à une marche de l’opposition républicaine, le bureau politique du Bloc Libéral tarde à sévir. Faya Millimono, le président dudit parti, qui plaide en faveur d’une organisation à l’image des Forces Vives de la Nation, entité regroupant les acteurs politiques et la société civile, a été vu chez plusieurs leaders politiques. Face aux journalistes ce dimanche, 03 septembre 2017, il a donné d’amples informations pour éclaircir les zones d’ombre autour de toutes ces questions. La CENI, les préparatifs des communales au BL, et tant d’autres sujets d’actualité, ont été également abordés.
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Affaire Aliou Bah
Les gens disent souvent qu’il y a des problèmes entre mon directeur de Communication et moi, alors qu’il n’y en n’a pas. C’est un jeune frère que je connais, je connais sa famille. Sa maman m’appelle mon fils. Tout ceci, pour vous dire le rapprochement entre lui et moi. Ce qui peut causer problème, c’est le comportement que chacun peut avoir vis-à-vis des règles du parti auquel nous avons librement adhéré. Suite à cet incident auquel vous vous referez, le parti a choisi de ne pas créer de polémique, en confiant au conseil juridique, le travail de lecture de nos statuts et du règlement intérieur, au regard de l’acte qui avait été posé et de donner des conseils au parti, quant à l’action à prendre. Même dans le monde ordinaire, vous le savez, les juristes travaillent méthodiquement, prennent du temps. Je ne sais pas à quel niveau se trouve le dossier, mais je suis certain que le conseil juridique est en train de travailler là-dessu. Lorsqu’il sera prêt, il saisira le bureau politique.
J’ai une mission de réunification de l’opposition
Dr Faya Millimono explique d’abord que l’idée est partie de la première réunion de son parti, après son retour des Etats unis le 1er juillet dernier.
En tant que parti responsable, nous avons décidé de poser un acte. Notre propre réflexion nous a amenés à penser qu’il faut travailler aujourd’hui à réunifier toute l’opposition… Face aux enjeux du moment, nous avons besoin, non seulement de l’ensemble des partis politiques qui se réclament de l’opposition, mais aussi, nous avons besoin d’une rencontre, comme ce fut le cas dans les forces vives, entre la société civile et les partis politiques, pour faire bouger les lignes. C’est ce qui nous a amenés donc à entreprendre la démarche de réunification de l’ensemble de l’opposition. Ce qu’on ne dit pas dans les médias, c’est que la première entité qu’on a rencontrée, c’était le chef de file de l’opposition. On a eu des échanges et on a tous reconnu la nécessité que l’opposition se retrouve, soit unie devant tout ce que nous sommes en train de voir se dessiner.
Voici comment le BL se prépare à aller aux lections communales
Nous allons prendre part à ces élections. Nous sommes en train de travailler activement à leur préparation. J’ai déjà fait une tournée à l’intérieur du pays, qui m’a pris un mois et demi entre la région forestière et la Haute Guinée.
Au moment où nous parlons, il y a une mission qui est entre Dalaba, Pita, Labé et Tougué. Elle va se prolonger pour couvrir les autres régions, les autres préfectures du Foutah.
Il y a un plan d’action qui vient d’être adopté au sein du parti pour redynamiser toutes nos structures, y compris les conseils de base dans les villes de Conakry, Coyah et Dubréka…
En même temps, nous sommes en train d’identifier des personnes capables de représenter valablement les couleurs du parti, aux élections locales prochaines.
Voici pourquoi la CENI trainerait les pas !
Autour de la table, ce sont les acteurs politiques des deux bords (opposition et mouvance présidentielle Ndlr), qui ont ignoré qu’en 2015, un accord avait été trouvé. Dans cet accord, il était prévu qu’on change la CENI. Mais malgré cet accord, autour de la table, le consensus s’est dégagé pour que cette même CENI organise ces élections locales dont on ne connaissait pas la date.
On venait de dépasser une date qui avait été fixée dans les accords de 2015…. Vous avez des hommes et des femmes, qui ont travaillé pendant 10 ans ou 30 ans dans leurs professions respectives, avec un salaire qui n’atteignait pas un million cinq cent mille francs guinéens.
Ils se sont retrouvés à la CENI, où ils ont un salaire de plus de 15 millions, avec les primes de participation à des sessions, et d’autres avantages.
On dit que cette CENI va quitter lorsqu’elle va organiser les élections locales. Qu’est ce que vous croyez que les gens vont faire ? C’est humain, après tout ! Ceux qui sont à la CENI savent qu’après les élections locales, on peut mettre fin à leur existence à la CENI. N’est-il pas humain qu’ils traînent les pas, sachant les conditions dans lesquelles ils vivaient avant ?
Le Front pour la Défense des Droits des Citoyens, est mort !
Il faut rappeler aux gens que le front avait été créé pour combattre le point 2 (de l’accord du 12 octobre), mais aujourd’hui, l’histoire est derrière nous. Nous conservons des relations avec tous les partis politiques et toutes les organisations de la société civile, qui ont mené le combat avec nous.
Aucune possibilité pour Faya Millimono, de travailler avec le régime Condé ?
Mais est-ce que cette position ne lui valera pas un jour d’être considéré comme étant un extrémiste ?
«Il (Alpha Condé Ndlr) gouverne mal, le bilan est négatif. Mais ce que j’apprends quand même de lui, c’est qu’il est constant, il n’a jamais appartenu à un gouvernement. Ensuite, il a dit qu’il n’a rencontré le Président Lansana Conté qu’une seule fois. Lui il n’a pas été taxé d’anti-guinéen. Est-ce que je vais être taxé d’anti-guinéen parce que je n’ai pas accepté de participer à un échec ? Par contre, nous pouvons continuer à faire des propositions même si elle sont ignorées. Mais appartenir au gouvernement, c’est niet»
Thierno Amadou M’Bonet Camara