Conakry, le 06 Novembre 2017 – Bonjour Mme Ann, pouvez-vous revenir pour les lecteurs, sur votre parcours Professionnel ?
Après mes études universitaires en Guinée, je suis allée en France en 1997 pour étudier le Tourisme, afin de travailler à l’aéroport Parisien de Roissy CDG, pour la compagnie Air Afrique. Je suis partie en 2003 aux Etats-Unis, pour me spécialiser dans l’éducation et l’enfance préscolaire, ce qui m’a permis de gérer des écoles et d’enseigner à New Jersey et à Conakry par la suite, à l’Ecole Américaine et au Lycée Français. En Guinée, depuis 2012, je gère ma fondation FONBALE qui dispense des cours du soir gratuits à Nongo, aux enfants défavorisés. En partenariat ou en consultation, j’ai également collaboré avec l’UNICEF, Plan International Guinée, le PAM, les ambassades des USA, de France, d’Allemagne et de Grande Bretagne. J’écris des livres pour les jeunes et les enfants et je lutte contre l’excision et le mariage précoce des filles. Je milite pour l’éducation des jeunes filles et l’alphabétisation des femmes.
Vous êtes écrivaine, et vous présidez la fondation FONBALE en faveur des enfants. Quelles sont les activités de cette fondation?
Depuis mon jeune âge, je faisais partie des associations scolaires qui faisaient du volontariat pour aider les autres. Cette passion a continué sous une forme humanitaire en apportant de l’assistance aux minorités et aux couches les plus démunies de nos communautés. Être plus proche des enfants est essentiel pour moi, pour contribuer à les protéger et à les éduquer. Toutes ces choses ont conduit à la nécessité de la création en 2003 d’une fondation dédiée.
Parlons à présent de votre performance car, sur une vingtaine de dossiers de candidature, c’est votre fondation (FONBALE) qui a remporté le prix franco-allemand des droits de l’Homme. Qu’est ce qui a charmé le jury dans votre projet ?
Ce prix est le fruit des efforts de toute une équipe de volontaires rompus à la tâche. L’idée est partie de la problématique des enfants qui participent aux différentes marches des mouvements politiques d’opposition du pays ; nous avons estimé que ce n’était pas leur place et qu’il fallait trouver un moyen de les en sortir, d’où le projet « SOS Enfants Manifestants »
Si le projet a eu le privilège d’être choisi parmi tant d’autres, cela est dû au fait que mon équipe et moi avions mis du cœur à l’écrire et je voudrai profiter de cette tribune pour féliciter l’ensemble de mes collaborateurs à la FONBALE.
Maintenant, revenons à la littéraire et à vos écrits ! Vous êtes totalement engagée dans la lutte contre l’excision, les mariages précoces ou forcés, et vous réclamez l’Education pour les femmes et les filles ! Que préconisez-vous pour contribuer davantage à la protection de l’enfance ?
Pour protéger de façon optimale les enfants, il faut le respect des textes de lois promulguées contre toutes les formes de violences et d’abus, mais aussi l’implication de toute la société guinéenne, afin de lutter contre l’impunité. Il faut responsabiliser les parents et sensibiliser tous les acteurs sur les droits des enfants. C’est ce que je fais à travers mes écrits.
Votre fondation, ainsi que vos œuvres littéraires, s’inscrivent dans la protection et la promotion des enfants et des femmes. Laquelle a précédé l’autre?
Avant d’être présidente de la FONBALE je suis d’abord écrivaine, la fondation est la suite logique des œuvres littéraires. J’ai commencé à écrire très tôt vers douze ou treize ans.
Courageuse et tenace, vous êtes sans doute un modèle pour tant d’autres. Mais pour conclure, comment conciliez-vous la vie professionnelle avec votre vie de famille ?
Tout est question d’organisation :
– à la FONBALE, j’ai une équipe professionnelle de collaborateurs d’une part et d’autre part,
– ma famille est compréhensive et nous parvenons souvent à avoir d’excellents compromis.
Je conclus notre entretien, en remerciant les ambassades d’Allemagne et de France, ainsi que notre ministère de tutelle, l’Action sociale, pour mon prix, sans oublier le BDG pour les encouragements. J’encourage à mon tour chaque femme à se surpasser car chacune est une étoile, à laquelle il suffit tout simplement d’un ciel bienveillant pour briller.
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