Depuis la réponse ambiguë du Chef de l’Etat à la question de savoir s’il cèdera le fauteuil présidentiel au terme de son second mandat, des hauts cadres de l’administration publique et du RPG Arc-en-ciel, ne cessent de faire la promotion d’un troisième mandat en faveur du régime en place.
Convaincus que cela pourrait s’obtenir en passant par la modification de la Constitution, certains n’hésitent point de s’en prendre à la Constitution de 2010, en exploitant des faiblesses de celle-ci.
Prof Maurice Zogbélémou, ancien ministre de la Juriste et ancien membre du Conseil National de la Transition (CNT), l’organe législatif qui a élaboré ledit texte pendant la dernière transition militaire, estime que ceux qui procèdent ainsi, font preuve d’une certaine malhonnêteté.
«Lors de la rédaction de la Constitution, il y a eu des débats très houleux. J’entends souvent beaucoup de gens parler de cette constitution comme si c’était quelque chose qui n’avait pas nécessité du travail… On travaillait souvent jusqu’à minuit pour sortir ce texte parce que la déclaration de Ouaga avait déjà fixé la date des élections : six mois à compter du mois de janvier 2010. Il fallait donc rédiger la constitution, rédiger le code électoral, ce n’était pas un travail facile. Je le dis aujourd’hui, personne n’a contesté cette constitution en 2010. Quand je vois certaines personnes aujourd’hui qui, de façon un peu malhonnête, racontent des histoires sur cette constitution, j’en suis désolé», a déclaré le juriste.
Poursuivant, Prof Maurice Zégbélémou a indiqué que cette constitution a pris en compte des propositions faites par des Guinéens de l’intérieur et de la Diaspora.
«Il y en a même qui sont venus avec des constitutions rédigées, il a fallu travailler avec ceux-ci. On a essayé de faire un peu la synthèse de ce qui peut réellement se faire», a révélé le juriste.
Parlant des nouveautés, il a rappelé que cette loi fondamentale a le mérite de constitutionnaliser la fonction de Premier ministre. «C’est une œuvre humaine, il y a des erreurs dedans qu’on peut corriger, mais on a fait le maximum pour arriver à quelque chose d’acceptable », a conclu Maurice Zogbélémou.
Il a fait ces déclarations au siège de l’UFR, à l’occasion de la journée portes ouvertes organisée par cette formation politique.
Thierno Amadou M’Bonet Caamara