A la réunion, ce 16 novembre, à Paris, du groupe consultatif pour le financement de son plan national de développement économique et social, la Guinée attendait des bailleurs de fonds environ 14 milliards d’euros. Au finish, elle récolte un peu plus de 20 milliards d’euros !
L’Italie en plus d’ouvrir à la Guinée son porte-monnaie (20 millions d’euros), rouvre son ambassade à Conakry dès le 24 novembre. Tout comme le Japon, qui ajoute à l’annonce de l’installation d’une représentation permanente de la JICA (son agence de coopération) en Guinée, 25 millions USD.
Tous les bailleurs de fonds présents ont cassé leurs tirelires en faveur de la Guinée. La preuve ? La BADEA donne 250 millions USD ; le FSD : 250 millions USD ; l’OPEP : 100 millions USD ; le Koweït : 100 millions USD ; l’UE : 400 millions euros (hors prêts de la BEI) ; la CEDEAO : 200 millions USD ; la Grande Bretagne : 42 millions livres sterling ; la CTB (Belgique) : 37,7 millions d’euros ; et l’AFD : 477 millions d’euros, etc.
Au finish, Mme Kanny Diallo, ministre du Plan et de la Coopération internationale, se réjouit d’avoir présenté le ‘‘nouveau visage de la Guinée aux bailleurs de fonds’’ qui ‘‘comprennent désormais la Guinée’’.
Mais la Guinée aura-t-elle la capacité d’absorber tous ces montants ? Le PNDS (Plan national de développement économique et social) au sein duquel, un programme de renforcement des capacités est mis en place ainsi qu’une plateforme de gestion des investissements est, selon Kanny Diallo, une réponse à ce petit péché de notre économie.
L’autre question ? Qu’est-ce qui rassure que les montants annoncés seront débloqués ? ‘‘La Banque mondiale dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit’’, répond la représentante de l’institution financière à la réunion.
‘‘Nos partenaires sont des gens crédibles. Ils ne sont pas là uniquement pour faire des annonces. Il appartient désormais au gouvernement de faire le suivi pour que les fonds se concrétisent. Les annonces faites sont basées sur des résultats concrets que nous avons faits et qui démontrent la crédibilité de la Guinée, le nouveau visage de la Guinée’’, indique pour sa part Malado Kaba, ministre de l’Economie et des Finances.
Damantang Albert Camara, ministre de l’Enseignement Technique, porte-parole du gouvernement est plus enthousiaste : ‘‘Je ne crois pas que le président de la BAD ou la représentante de la Banque Mondiale, vient à une tribune, devant la presse internationale, annoncer ce type de chiffres sans être sûrs de les mettre à exécution. Ce sont des chiffres qui sont basés d’abord sur ce plan national de développement économique et social auquel ces bailleurs de fonds eux-mêmes ont participé ; mais également sur les très bons chiffres de l’économie guinéenne et les performances notamment dans ses rapports avec le FMI et la Banque mondiale. Donc c’est sur la base d’une crédibilité retrouvée que ces annonces ont été faites.’’
En un mot ou en mille, après des périodes difficiles, la Guinée devient de plus en plus le chouchou des bailleurs de fonds qui ne semblent désormais ne rien lui refuser.
Ibrahima S. Traoré, envoyé spécial de guinee7.com à Paris