Plus de deux semaines après le déclenchement d’une grève qui affecte encore l’enseignement pré-universitaire, le gouvernement a du mal à s’asseoir pour discuter avec les syndicalistes ayant lancé le mot d’ordre. Le Chef de l’Etat, dans sa stratégie d’étouffement de la grève, s’en prend même aux radios qu’ils accuse à tort de prendre position en faveur du syndicaliste Aboubacar Soumah; qu’il qualifie d’ailleurs de rebelle. Une approche que beaucoup trouvent moins efficace.
Face à des journalistes ce mardi, 28 novembre 2017, le Président de la Convention des Acteurs non Etatiques de Guinée (CANEG), Dr Sékou Koureissy Condé, a appelé à favoriser un dialogue inclusif devant permettre de sortir de cette crise.
Lisez la transcription de ce qu’il a confié à la presse après la lecture de sa déclaration.
« La CANEG, considère que le dialogue est le seul instrument, ou en tout cas l’outil fondamental de règlement des différends. La prise en compte des différences fait la valeur de la synthèse. Nous connaissons les limites de la force, nous connaissons les limites des malentendus et du manque de communication, mais nous évaluons aussi la gravité d’une communication qui exclut une partie des acteurs concernés.
Et c’est pour cette raison qu’en plus de tout le regret que nous ressentons pour l’implication des médias dans ce processus et tout le soutien que la CANEG apporte à la presse dans ce processus, nous appelons la presse à la sérénité, à la retenue et à la raison pour qu’elle puisse se considérer membre de la société civile, d’une société civile d’apaisement, de raison et que la presse puisse nous aider, nous accompagner vers une sortie de crise honorable.
Le second élément, ce sont naturellement les grévistes. Lorsqu’on est enseignant, on est le représentant des parents, on est le représentant de l’État, on est le représentant de la société en général. Le métier d’enseignant est un métier noble par essence. Que ces enseignants sachent revenir à la raison. La raison de la grève, c’est pour être entendu, c’est pour revenir au dialogue.
Les membres du syndicat, les membres du gouvernement sont des Guinéens d’abord. Donc, nous sommes avant tout entre nous, puisque nous avons les mêmes préoccupations. Donc il est important que toutes les parties concernées prennent la Guinée et l’avenir de la Guinée en avant et mettent fin à cette grève et fassent prévaloir le retour à la vie normale et à la quiétude dans notre pays.
Il y a quelque chose qui ne va pas, le discours présidentiel en la matière n’était pas collé à la réalité. Nous souhaiterions et nous voudrions que le processus de dialogue inclusif soit déclenché et que rapidement tous les acteurs se retrouvent selon la volonté d’ailleurs exprimée par le ministre de l’Education Nationale et d’autres, que l’exclusion ne soit pas la solution mais que la négociation soit la solution pour une paix durable dans notre pays ».
Alhassane Fofana