La grève des enseignants agace au point que certains perdent complètement leur sérénité. Le passage du ministre de l’Education Nationale à l’Assemblée nationale pour défendre son projet de budget pour l’année 2018, s’est vite transformé en un procès de la grève des enseignants.
Dans la traditionnelle phase des questions des élus du peuple au ministre, l’honorable Aly Nabé s’inscrit sur la liste et obtient un temps de parole. Très vite, le jeune député s’excite et fait une déclaration tout de suite dénoncée par d’autres députés qui lui demanderont en vain de retirer des mots qu’ils a prononcés.
Aly Nabé, applaudi par quelques députés de la même mouvance que lui, répond qu’il assume. Ce qui a touché plus d’un, c’est lorsqu’il demande à l’Etat de « massacrer », parlant bien sûr des manifestations en cours dans le pays.
L’honorable Maréga, président de l’association des victimes du camp Boiro, lui qui a perdu son père dans le camp Boiro, proteste vigoureusement et déclare qu’il n’est pas normal qu’on appelle à massacrer. « Ne restons pas dans les années 60 où quand les gens manifestent, on les massacre, on les met dans le camps Boiro », dit-il.
Qu’un député s’exprime ainsi, cela peut inquiéter plus d’un mais ce qui pourrait être plus effrayant, c’est de savoir que celui qui parle ainsi est de la jeunesse du parti au pouvoir, cette jeunesse appelée à prendre en charge l’avenir du RPG Arc-en-ciel.
Thierno Amadou M’Bonet Camara