Conakry, le 6 Décembre 2017 – Au-delà des spéculations, interprétations et confusions entretenues par tous ceux qui s’investissent du droit de soutenir la dissidence syndicale, il y a les faits. Incontestables et têtus.
Depuis 2011 les négociations avec le Mouvement syndical ont permis des avancées majeures dans le traitement des travailleurs guinéens. Citons entre autres : les augmentations de salaires successives qui ont plus que doublé les salaires des fonctionnaires et sensiblement amélioré celui des travailleurs du secteur privé. L’instauration d’un salaire minimum étendu aux pensions des retraités qui permet à 7000 d’entre eux qui ne touchaient que 50 000 à 200 000 Gnf par an (!), de recevoir aujourd’hui 440 000 Gnf par mois. En plus de ce minimum, les retraités partent désormais avec une indemnité équivalente à deux mois de salaire. La plupart des primes du secteur éducatif qui ont été revalorisées d’au moins 20%. Une nouvelle grille salariale qui permet, après plus de trente ans, de déplafonner les avancements aussi bien administratifs que salariaux. Sans parler de la création de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale des Agents de l’Etat et de l’Institut National d’Assurance Maladie Obligatoire pour qu’enfin, les travailleurs du public bénéficient d’une couverture sociale digne de ce nom. Enfin, des centaines de contractuels ont été engagés à la Fonction publique ainsi que 5565 jeunes engagés entre 2005 et 2010 et qui n’étaient toujours pas pris en charge par le Budget.
Tous ces acquis ont été obtenus grâce à la concertation mais aussi parfois à la suite de mouvements sociaux douloureux. A chaque fois, le Gouvernement a respecté les principes et règles du dialogue social et du droit de grève. Il a également accepté de payer les jours non travaillés par les grévistes et a persuadé le secteur privé d’en faire de même. L’Etat a même renoncé à poursuivre les syndicalistes qui s’étaient rendus coupables d’entrave à la liberté de travail ou qui avaient refusé d’assurer un service minimum. Certains affirment aujourd’hui que cela a été une erreur.
Le Gouvernement assume pourtant pleinement ces concessions parce qu’elles nous permettent de dire aujourd’hui à ceux qui en demandent toujours plus, que l’Etat a largement fait sa part, et qu’il y est parvenu parce qu’il a eu comme interlocuteurs des syndicalistes responsables et représentatifs qui, eux aussi, savent ce qu’est le Dialogue social, le Droit social et la Paix sociale.
Damantang Albert Camara
Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail
Porte-parole du Gouvernement