Jean-Michel Blanquer, a confirmé cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Il se dit par ailleurs favorable au retour de l’uniforme dans les établissements qui le souhaitent, et s’oppose personnellement au port de signes religieux pour les parents accompagnant des sorties scolaires.
Le téléphone portable sera officiellement interdit pour les élèves dans l’ensemble des écoles et des collèges à la rentrée 2018, a indiqué ce dimanche le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, dans le Grand jury RTL-Le Figaro-LCI.
«Nous sommes en train de travailler sur cette question pour les modalités», a-t-il ajouté, au sujet de cette promesse de campagne du président Emmanuel Macron. En septembre, il avait évoqué pour ce faire «des casiers qui ferment». «Parfois vous pouvez avoir besoin du téléphone portable pour des usages pédagogiques (…) pour des situations d’urgence, donc il faut qu’ils soient en quelque sorte confinés», a déclaré Jean-Michel Blanquer, soulignant qu’un tel bannissement du portable «existe déjà» dans certains établissements : «il y a des collèges qui réussissent à le faire». Au-delà du seul cadre scolaire, dans un «message de santé publique qui concerne les familles», il a souligné qu’il est «bon» que les enfants «ne soient pas devant trop, voire pas du tout, devant les écrans avant l’âge de sept ans».
Le ministre s’est également exprimé sur un retour de l’uniforme, en estimant que l’«on doit permettre aux établissements qui le veulent» de l’instaurer.
Contre les signes religieux pour les parents accompagnant les sorties
Egalement interrogé sur la question des signes religieux que peuvent porter des parents accompagnant des sorties scolaires, Jean-Michel Blanquer a donné sa vision des choses : «Mon approche personnelle, c’est que toute personne qui accompagne les élèves est en situation d’être ce qu’on appelle un collaborateur bénévole du service public (…) qui doit se conformer à un certain nombre de devoirs.» Une position qui l’a amené à répondre, à la question «pas de voile pour les accompagnatrices selon vous ?» : «Normalement, non.»
Mais Jean-Michel Blanquer n’ignore pas l’état du droit : selon une étude du Conseil d’Etat de décembre 2013, les parents accompagnant des sorties scolaires ne peuvent être considérés comme des agents auxiliaires du service public et ne sont donc pas soumis à la neutralité religieuse imposée aux enseignants. Une recommandation en contradiction avec la circulaire Chatel de mars 2012 demandant aux accompagnateurs de ne pas porter de signes religieux ostentatoires.
«Maintenant je respecte le droit, bien entendu, et il y a un état de la jurisprudence qui doit être consacré», a donc enchaîné le ministre. En juillet 2016, Emmanuel Macron, prenant alors le contrepied de Manuel Valls, avait lancé : «Je ne crois pas pour ma part qu’il faille inventer de nouveaux textes, de nouvelles lois, de nouvelles normes, pour aller chasser le voile à l’université, pour aller traquer ceux qui lors des sorties scolaires peuvent avoir des signes religieux.»