Conakry, le 18 Décembre 2017 – La République de Guinée, à l’image de plusieurs pays africains, pourrait mettre en place des conseils des Guinéens de l’Etranger dans les différentes juridictions diplomatiques et consulaires, qu’on fédérerait ensuite dans une instance dont le sigle serait HCGE, et qui servira d’interface pour rapprocher sa diaspora avec les autorités publiques et /ou les organismes privés du pays. Cette structure sera un organe consultatif de Statut associatif, non partisan, non discriminatoire, et à but non lucratif. Le HCGE ne devra être affilé à aucune obédience confessionnelle ou philosophique. Il rassemblera et représentera tous les ressortissants à l’étranger sans distinction d’origine régionale, ethnique, religieuse, sociale, de sexe et de profession ou d’opinion. Dans cette perspective plus ou moins lointaine, le BDG reçoit dans ce numéro Mme la Directrice des Guinéens de l’étranger au Ministère des Affaires étrangères, pour un état des lieux.
Bonjour Madame Aminata Camara ; Vous êtes Directrice des Guinéens de l’étranger au Ministère des Affaires étrangères ; durant quelques années, il y avait auparavant un Ministère délégué. Pouvez-vous édifier nos lecteurs sur la mission assignée à vos services ?
La direction des guinéens de l’étranger a pour mission la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de gestion des guinéens de l’étranger et à cet effet, elle est chargée d’élaborer, en collaboration avec les ministères concernés une politique nationale et d’en assurer le suivi. Ainsi,
+ nous procédons, en rapport avec les services consulaires, au recensement et à l’immatriculation des guinéens de l’étranger et à la gestion du fichier y découlant ;
+ nous élaborons et promouvons les politiques et stratégies visant à l’implication et à la participation effective des guinéens de l’étranger à l’effort de développement ;
+ nous portons assistance aux guinéens de l’étranger en situation difficile ; nous défendons les intérêts de l’Etat Guinéen et des ressortissants hors du territoire national et nous leur facilitons l’accès aux logements et à la propriété foncière, pour tous ceux qui y aspirent ;
+ nous promouvons d’une part, le retour des guinéens de l’étranger et leur réinsertion et d’autre part, l’insertion des cadres guinéens au sein des Organisations et Institutions Internationales ;
+ nous avons la tâche de concevoir, élaborer et mettre en œuvre la politique nationale migratoire ;
+ Régler les questions liées à l’état civil des Guinéens de l’Etranger ;
+ nous agissons en collaboration avec les services compétents, à la mise en place des mécanismes facilitant le rapatriement et le transfert de l’épargne des Guinéens de l’Etranger ; etc.
Comment travaillez-vous avec nos représentations diplomatiques pour la gestion des Guinéens de l’Etranger ?
Dans le cadre de la bonne gestion de la Diaspora Guinéenne, la Direction des Guinéens de l’Etranger, en tant que service central, échange régulièrement avec les services extérieurs, en l’occurrence les Ambassades, les Consulats et Missions Permanentes par :
– Messages départs de toutes urgences ;
– Demandes d’interventions par lettres ordinaires à l’adresse de nos services extérieurs ;
– Notes Verbales, correspondances et voies téléphoniques ;
Qu’en est-il du projet initié il y a plusieurs mois, avec une société de banque et assurance de la place, pour transférer en Guinée des ressources de ceux de notre diaspora qui le souhaiteraient ?
En effet, un Accord de partenariat a été signé entre le Ministère et le Groupe Banque-Assurance NSIA-Guinée, pour le rapatriement de corps et la prise en charge des guinéens malades à l’étranger et il y a lieu de se réjouir de cette signature quand bien même que son application n’est pas encore effective
A-t-on une estimation de la part apportée à l’essor économique national par notre diaspora ?
La diaspora Guinéenne apporte beaucoup dans l’essor économique du pays mais, malheureusement, la Direction des Guinéens de l’Etranger ne peut quantifier cet apport qui s’opère plus souvent à travers les circuits informels.
Selon un rapport récent de l’OIM, beaucoup d’africains, dont des guinéens, tentent l’aventure à travers les mers et les déserts et se retrouvent esclaves ou prisonniers, notamment en Libye ; Qu’en est-il et comment collaborez-vous aux opérations de rapatriements ?
C’est lamentable pour ces cas de migrants guinéens en situations particulières notamment d’incarcération mais à ce sujet, la Direction des Guinéens de l’Etranger travaille étroitement avec l’OIM que nous saisissons régulièrement pour son assistance, afin de faciliter le retour et la réinsertion des intéressés au pays.
Au titre de nos interventions pour l’aide au rapatriement en Guinée, la Direction des Guinéens de l’Etranger planifie les opérations d’identification, de délivrance des documents de voyages aux intéressés à travers nos Ambassades et participe à leurs accueils soit à la frontière Guinée-Mali, ou soit à l’aéroport de Conakry-Gbessia.
Avez-vous une estimation du nombre des guinéens vivant à l’extérieur ?
Il nous est difficile à ce jour, d’établir le nombre de ressortissants guinéens à l’étranger, à cause du manque de statistiques fiables en la matière. La Direction des Guinéens de l’Etranger a conçu et élaboré un projet de recensement qui se trouve actuellement dans le circuit au Cabinet du Ministre, pour suite à donner.
Avez-vous un message particulier à passer aux guinéens de l’Etranger ?
Le message particulier adressé aux guinéens vivant à l’étranger, est celui du respect scrupuleux des lois des pays d’accueil ; Chacun a le devoir de s’enregistrer dans nos consulats et Ambassades. La Direction des Guinéens de l’Etranger est là pour accompagner et assister la Diaspora dans les différents projets et initiatives.
Je vous remercie.