La nomination de deux dames à la tête du Port Autonome de Conakry (PAC) par le Chef de l’Etat, avait laissé se rependre des craintes dans la cité quant à la capacité de nouvelles dirigeantes à relever le défi.
Madame Touré Hawa Keita, trempée dans une histoire de falsification de signature au ministère du Commerce d’où elle est venue, et Mme Touré Aissatou Aribot ont été bombardées respectivement Directrice Générale et Directrice Générale adjointe du port.
Un an après, des actions concrètes sont à l’actif de cette nouvelle direction qui ne manque pas de projets en cours de réalisation. L’un des plus ambitieux, c’est le rehaussement en vue du salaire du personnel.
C’est du moins quelques unes des révélations faites par la directrice du département Logistiques, Madame Diawara Safiatou Barry. C’était à l’occasion d’un entretien avec un reporter de Mosaiqueguinee.com.
Mosaiqueguinee.com : depuis la nomination de ces deux dames, quel est le climat qui règne au sein du PAC ?
Safiatou Barry : il y a aujourd’hui un grand changement dans la gestion du Port Autonome de Conakry (PAC). La gestion est devenue très saine et il y a beaucoup de projets entamés et qui sont en cour de réalisation. Au moment de l’arrivée de ces deux dames à la tête du port, il était en «faillite» parce que j’avoue que même pour gérer les salaires, il fallait passer par des dettes.
Depuis que ces deux dames sont arrivées aux commandes, force est de constater que dans le cadre des impôts par exemple, elles ont réussi à éponger une dette de 58 milliards de nos francs dans un premier temps. Ensuite, nous avons entamé des projets prioritaires dont entre autres : la construction de deux blocs administratifs puisque le bâtiment en place ne suffit plus.
Aussi pour le cas des remorqueurs, il n’y avait que deux. Il étaient d’ailleurs en panne, chose qui a été rectifiée par l’achat de deux autres. En ce moment les bateaux qui arrivent accostent à temps et à bon niveau, il y a également la réalisation des ponts bascules pour le pesage des marchandises chargées par les véhicules.
Mosaiqueguinee.com : parlant des salaires, quelle est la situation qui prévaut à ce niveau ?
Safiatou Barry : nous avons entamé un travail de recensement parce que nous avons trouvé un effectif pléthorique. Pour y arriver, on est en train de faire la biométrie, chose qui permettra de savoir ceux qui viennent travailler et ceux qui ne viennent pas parce qu’on a appris qu’il y en a qui sont à l’extérieur, qui ne viennent pas travailler, et d’autres qui sont là mais qui ont d’autres boulots ailleurs.
Donc pour faire la différence, c’est la biométrie qui va nous permettre de savoir qui fait quoi et qui est là. C’est à partir de là que notre Directeur des ressources humaines a pris contact avec les ports des pays limitrophes afin d’avoir une idée sur leur niveau de salaire et faire une comparaison pour que les salaires soient rehaussés. Mais c’est à partir du moment où l’effectif va diminuer que cela pourrait entrer en ligne de compte. Un cabinet est en train de faire ce travail, le résultat sera connu et chaque travailleur a été déjà interrogé.
Mosaiqueguinee.com : qu’en est-il des nombreux cas de vol dont souffrent les usagers du port ?
Safiatou Barry : depuis la privatisation du secteur de la facturation, c’est-à-dire lorsque les sociétés de consignation et de manutention ont pris service, cette situation a pris fin parce que tout simplement elles ont pris des dispositions allant dans le sens de stopper cette mauvaise pratique. Maintenant, le port ne fait qu’une prestation de service.
Mosaiqueguinee.com : si on vous demandait d’apprécier le bilan de ces deux dames, que diriez-vous ?
Safiatou Barry : depuis leur arrivée à la tête de ce port, il y a eu d’énormes changements réalisés. Donc je peux dire que c’est un bilan positif en ce sens que tout le monde est unanime par rapport au boulot qu’on est en train de réaliser pour que ce port soit parmi les meilleurs de la sous-région.
En plus, je peux vous assurer qu’aujourd’hui le port autonome de Conakry ne doit à aucun fournisseur. Aussi, beaucoup de projets sont en perspective pour l’année 2018. Donc je peux dire que le bilan est positif.
Entretien réalisé par Alhassane Djigué