Par N’Dourou De tous les avis, la réforme des forces de sécurité et de l’institution judiciaire est celle qui vaut le plus, ou tout au moins, elle est une nécessité.
Au terme de la transition qui a connu l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir, l’espoir et l’opportunité de polir les pratiques peu orthodoxes de la grande muette et des hommes en robe, paraissaient d’une grande importance.
Entre les bavures policières qui émaillent les jours de manifestations et les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire pour ne pas nommer par une justice à géométrie variable, l’urgence de panser s’impose illico dare-dare !
Le sentiment d’une justice sous ordre, ce n’est une nouveauté !
De Montesquieu, on apprend la vertu de la séparation des pouvoirs si éloquemment reprise dans les pratiques démocratiques comme norme sacro-sainte qui permette et participe au mieux-être de nos institutions et consacre la quiétude dans la cité. Naturellement d’ailleurs, cela appartient à une logique contradictoire et doit être de mise pour être de celles, des sociétés politiques, qui en promeuvent.
L’histoire judicaire de la Guinée retient le canular, le simulacre de procès que nous servirent il y a bientôt dix-huit saisons, la horde de juges infâmes sous les botes du Général Président Lansana Conté. Dans le box des accusés, l’historique et farouche opposant Alpha Condé qui eut le malheur juste de s’être présenté à la présidentielle et d’être d’avis contraire. Le spectacle télévisé dura des semaines et malgré la meute de témoins aux allures et aux lyrics idylliques, nous n’eurent foi à la mascarade.
L’histoire étant têtue, une sérieuse opinion a semblé croire que les vieux démons ressuscités ont inspiré la méthode de cure qui a menés au procès un certain opposant Bah Oury et autres. Bizarrement, un février d’il y a un an, un journaliste prit la faucheuse lorsqu’il était parti couvrir le retour du même Bah Oury au siège du parti de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée. Du procès et de la sentence qui suivit nous connaissons tous !
Le cachot pas que pour Thianguel !
Curieusement, de ce procès rendu en premier degré, on retiendra juste qu’un chargé de communication ait été condamné à la perpétuité. Nonobstant la rigolade que revêt la sentence, la marque de la justice guinéenne, il y a bien des conséquences. La peur et la méfiance suscitées chez nombre de jeunes talentueux qui caressent l’ambition de faire de la politique qui se verraient contrariés dans leur élan au travers de ce qui arrive au sieur Soulay. Une situation qui naturellement, n’aura sans réponse pour le statut quo et entrave la professionnalisation de la manière de faire la politique. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la meilleure façon d’épurer une structure, c’est de la faire départir de ses talents, et lui en est un maillon fort à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée. Aussi, la sentence sonne plutôt comme la suite d’une purge intentée à la principale formation politique de l’opposition qui s’est vue ravir de sa vedette la plus coriace, Bah Oury et à présent se voit déposséder de sa meilleure plume.
Si cela arrivait, la réduction de l’opposition au néant, ce ne serait pas de moitié un coup de force fait à notre démocratie et ça ne devrait être non plus un triomphalisme !
Par N’Dourou