Tu traverses une période difficile de la vie…
« Une période de crise’’, d’autres disent de déprime ou de dépression.
Quel que puissant que soit l’homme en prison, l’enfant est plus fort que lui. Celui qui se gausse d’un prisonnier est pire qu’un chien. Ce n’est pas à table mais en prison que l’on sait si l’ami est bon. Un jour dans la prison est comme mille automnes au dehors ».
Je t’écris cette lettre pour te demander de ne pas baisser les bras.
Ce message d’espoir te rappelle que la vie est faite de hauts et de bas.
Je sais que tu te sens mal, je sais ton mal être… Tu dois te demander : « Qu’ai-je fait à la vie pour mériter cela ? » : Ces mots et ces paroles d’incompréhension sont souvent dans notre bouche quand on va mal.
« Pourquoi cela n’arrive qu’à moi ? Pourquoi telle ou telle personne est heureuse et pourquoi moi je suis si malheureux ? »
Mais mon ami, saches que dans l’existence, il y a toujours une lueur d’espoir, une raison d’espérer… ! Au cœur du désespoir, une espérance fait son chemin, attendant patiemment la fin de la crise.
Au cœur de nos cataclysmes personnels, la vie préserve toujours un lieu, un bonheur possible. Même face à l’épreuve, il reste toujours un espace en nous-même, connu ou encore inconnu à nos yeux. Même si tu es totalement désespéré et déprimé, tu peux tenir à la surface jusqu’à la fin de l’épreuve.
Les épreuves de vie ne sont pas une punition ; nous pouvons dans cette tourmente découvrir que tous les germes de vie qui nous constituent, sont bien là, vivants…
Certes, les raisons d’espérer sont fragiles, peuvent paraître invisibles mais même ces moments difficiles nous permettent de grandir, nous transforment et nous rendent plus forts pour l’avenir.
Ainsi, la dépression et la déprime sont porteuses d’espérance. Même dans le désespoir, dans la nuit noire de la vie, il y a toujours une lueur d’espoir… Il suffit d’ouvrir les yeux et son cœur pour la voir…
Je suis persuadé que même ceux pour lesquels tu défendais pour le bien être de vous tous, t’ont oublié en prison, c’est là que tu vois l’hypocrisie dans l’âme du Guinéen, très malheureusement dans le pays de l’homme le plus démocrate du monde, le professeur bâtisseur Alpha Condé. Ce sont des innocents qui croupissent en prison à la place des coupables pervers qui sont protégés par les petits dieux.
Ne sois pas surpris de ce message de soutien moral de ma part étant à plus de 6.000 km du pays, tu as été le premier à me le faire quand j’étais moi-même sous le choc de la suspension de la HAC, il y’a 2 ans dans ton bureau au sein de la même institution devant mon collaborateur Aboubacar Diallo.
Par ce message d’amitié pour te redonner espoir, je ne veux pas te plaindre. Ma façon de te soutenir est de ne pas faire de toi une victime mais plutôt de te dire que je crois en toi, en ta capacité à aller mieux.
Tu as été enfermé un jour, et tu seras libéré un jour Incha’Alla !
Ton ami qui compte sur toi…
Par ton frère Moussa Tatakourou Diawara depuis Paris