« En tant que président garant du développement de ce pays, de l’avenir des jeunes, des femmes, je vais prendre mes responsabilités…Car, votre avenir est ma préoccupation…»
La fête internationale des femmes a été célébrée cette année en Guinée dans un contexte particulier. Elle est intervenue à un moment où le secteur de l’éducation est paralysé par la grève déclenchée par l’aile dissidente du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) dirigée par Aboubacar Soumah.
Mécontentes de cette situation, les femmes fortement mobilisées sur l’esplanade du Palais du Peuple à Conakry, ont saisi cette occasion pour exprimer au président de la République leur ras-le-bol face au fait les cours soient interrompus dans les écoles.
Un message qui semble être visiblement bien entendu par Alpha Condé qui a focalisé tout son discours d’environ 5 minutes à cette préoccupation exprimée par les femmes. Il a d’ailleurs promis de remanier son gouvernement dans les prochains jours. Lisez plutôt :
« En tant que président, ce n’est pas de gaieté de cœur que je vois les enfants rester à la maison sans pouvoir aller à l’école. Mais, je vais dire Bismillahi Rahamane Rahim, ça veut dire que la vérité, grâce à Dieu, va triompher et les jeunes sauront pourquoi ils ne vont pas à l’école, qui est responsable.
Aujourd’hui, j’ai commencé à écouter ce que nous appelons la majorité silencieuse : Les femmes et les jeunes. J’ai dédié mon pouvoir aux femmes et aux jeunes. Les jeunes ne savent pas, durant les 5 dernières années, comment l’école a changé, combien d’écoles ont été construites. Comme il y a beaucoup de désinformations, vous ne savez pas, mais vous allez commencer à comprendre. Je vais donc consacrer les prochains jours à écouter la majorité silencieuse. Je vais rencontrer les magistrats, les médecins, les transporteurs, les femmes et les jeunes. Après cela, je prendrai mes responsabilités. Cela veut dire que quand je vais finir d’écouter la majorité silencieuse, je vais faire un grand remaniement ministériel et mettre des ministres qui sont à l’écoute de la population, qui s’occupent de leurs programmes. Car, si nous travaillons et que ceux qui sont chargés de dire la vérité au peuple, ne sont pas auprès du peuple, ils restent dans les bureaux… alors, le peuple sera désinformé. Parce qu’ils ne veulent pas que la Guinée aille de l’avant. Alors, je vais former un gouvernement de ministres responsables qui seront auprès du peuple, qui seront à l’écoute du peuple pour informer correctement le président.
Donc jeunes de Guinée, votre avenir est ma préoccupation. D’abord, en tant qu’enseignant ensuite en tant que président. 70% de la population africaine a moins de 30 ans. Aujourd’hui, l’emploi des jeunes est notre grande préoccupation. A quoi ça sert si vous terminez vos études et qu’après vous n’avez pas de travail ? Alors, il s’agit de savoir, est-ce nous allons privilégier l’emploi-jeune ou nous allons privilégier ceux qui ont déjà fait plus de 30 à 40 ans dans la fonction publique. Voilà l’équation véritable qui va être posée devant le peuple. En ce moment, le peuple saura qui est responsable de quoi, pourquoi les enfants ne vont pas à l’école après que les parents aient dépensé jusqu’au dernier sou pour les envoyer à l’école. Sans le savoir, un pays ne peut pas avancer.
Croyez-moi, je vais prendre mes responsabilités. Ceux qui m’ont dit de ne pas venir, ils se trompent, moi je suis un homme du peuple. Je n’ai pas peur du peuple, je n’ai pas peur de la jeunesse, je n’ai pas peur des femmes. Je suis là devant vous, je ne suis pas caché et je vais marcher jusqu’à Sékoutoureyah pour montrer que je suis derrière le peuple. Ceux qui ne veulent pas que la Guinée avance, ils perdent leurs temps, parce que le peuple va finir par les démasquer et savoir qui est qui. Il faut que dans ce pays, la vérité l’emporte sur le mensonge. Jeunes de Guinée, quand vous découvrirez la vérité, vous saurez qui est contre votre avenir et qui est pour votre avenir.
Je ne vais pas tenir un long discours, vous êtes sous le soleil depuis des heures, vous êtes fatiguées… Je vous dis simplement, qu’en tant que président garant du développement de ce pays, de l’avenir des jeunes, des femmes, je vais prendre mes responsabilités.
Je vous remercie ! »