Depuis avril 2011, l’opposition radicale incarnée par Cellou Dalein Diallo, le leader de l’UFDG, ne cesse de se livrer au décompte macabre de ses supposés militants tués au cours des manifestations politiques à Conakry et à l’intérieur du pays. Par voie de presse ou lors de ses assemblées générales, elle prend un malin plaisir à rappeler le nombre de personnes tuées sur l’Axe (à ce jour 93 victimes, selon elle). Une façon de faire comprendre certainement à la communauté internationale la ‘’cruauté’’ du régime Condé dont le seul crime est de lui avoir barré le chemin de Sékhoutouréya.
Ces derniers jours, des femmes se réclamant de ladite opposition, à leur tête la première épouse de Cellou Dalein, ont pris l’initiative d’organiser des marches blanches dans la commune de Ratoma en signe de protestation contre l’impunité et les attaques ciblées dans leur fief de Ratoma. Mais Dieu sachant bien faire les choses, la récente déclaration du Parquet de Dixinn est venue édifier l’opinion nationale et internationale sur l’identité des auteurs et des commanditaires des tueries et autres violences gratuites qu’on enregistre au cours des manifestations politiques à Conakry, principalement sur l’Axe Bambeto-Cosa-Wanindara-Sonfonia-Cimenterie-Kagbelen. Une déclaration qui a été suivie de la présentation d’un certain Boubacar Diallo alias ‘’Grenade’’ qui, suivant le procès-verbal du 22 février 2018 de la Brigade de Recherche de Matam, a été présenté au parquet de Dixinn à la suite d’un mandat d’arrêt décerné contre lui le 20 mai 2016 par un juge d’instruction pour tentative de meurtre, détention illégale d’arme de guerre et port illégal d’uniforme militaire. Selon le procureur de Dixinn, il faisait l’objet d’une information judiciaire depuis mai 2016 à la suite de la tentative de meurtre sur la personne d’un gendarme. Une opération au cours de laquelle il avait été grièvement blessé. Après avoir reçu les premiers soins dans une clinique en Guinée, il est parvenu à quitter le pays par l’aide et l’assistance de certaines personnes de sa formation politique (UFDG). Revenu en Guinée, sous une nouvelle identité, Boubacar DIALLO a été ainsi interpellé et déféré devant le parquet de Dixinn. Il a été présenté au juge d’instruction en charge de la procédure qui l’a régulièrement placé sous mandat de dépôt le 02 mars 2018. Et les pièces à conviction versées au dossier de la procédure (les photos notamment) prouvent à suffisance que Boubacar DIALLO mérite amplement son sobriquet de ‘’Grenade’’. Il détenait tout un arsenal d’armes de tout calibre et des munitions diverses. Ce qui, par ailleurs, attire particulièrement l’attention dans cette affaire criminelle c’est bien ces photos de Boubacar Diallo ‘’Grenade’’ prises en compagnie de personnalités de l’UFDG : Ousmane Gaoual Diallo et Halimatou Dalein Diallo. Il ressort des renseignements reçus par le parquet de Dixinn qu’au cours des manifestations, certains individus disposent des projectiles et des armes à feu comme les PMAK et qui tirent dans la foule faisant ainsi des victimes aussi bien parmi les manifestants que dans les rangs des forces de l’ordre.
Les femmes de l’opposition ne devraient plus chercher ailleurs les auteurs et les commanditaires des tueries au cours de leurs manifestations. L’un des auteurs de ces crimes a désormais un nom et un visage : Boubacar Diallo ‘’Grenade’’, un homme dangereux qui bénéficie du soutien et de la protection des premiers responsables de leur parti. Sur les réseaux sociaux, des personnes de mauvaise foi soutiennent déjà que ces photos ne seraient que des montages. Mais cette campagne de diversion ne devrait en aucun cas influencer la justice. Le grappin a été mis sur l’un des présumés auteurs des crimes de tous genres commis en marge des manifestations politiques. Le peuple de Guinée attend que leurs commanditaires connaissent le même sort, quelle que soit leur obédience politique. La loi est dure, mais c’est la loi.
IBRAHIMA SORY CISSÉ