En Côte d’Ivoire, alors que les tensions entre le PDCI et le RDR sont à leur comble, c’est cette femme à poigne qu’Alassane Ouattara a choisie pour défendre les intérêts de son parti.
• Émotive
En septembre dernier, elle fond en larmes lorsque Alassane Ouattara la nomme secrétaire générale du Rassemblement des républicains (RDR), le parti présidentiel. Le secret a été si bien gardé qu’elle n’avait même pas été informée au préalable du choix du chef de l’État.
• Enseignante
Ministre de l’Éducation nationale depuis 2011, elle connaît bien ce secteur puisqu’elle a enseigné l’anglais à Abidjan jusqu’en 2002. À la mi-2017, une photo sur laquelle elle pose avec sa fille tout juste diplômée d’une université américaine – et non ivoirienne – a suscité une controverse.
• Syndicaliste
Avant de ferrailler contre les principaux représentants des professeurs, elle a été, au début des années 1990, l’une des dirigeantes du Syndicat national des enseignants du secondaire de Côte d’Ivoire (Synesci), le seul autorisé à l’époque.
• Polyglotte
Cette native d’Abidjan est bilingue français-anglais. Elle a fait une partie de ses études à l’université de Lancaster, en Angleterre, et entretient des liens étroits avec les États-Unis, où réside une partie de sa famille. Originaire du village de Gon, dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, elle parle aussi le bambara.
• Féministe
L’égalité entre les sexes est au cœur de son combat politique. En 1990, elle cofonde le Comité de rassemblement et de sensibilisation des femmes du PDCI, puis devient secrétaire générale du Bureau national de l’union des femmes de ce même parti. À la création du RDR, en 1994, elle est l’une des dirigeantes de sa branche féminine. Elle a de qui tenir : en 1949, sa mère avait pris part à la marche historique des femmes sur Bassam.
• Directe
Partisane d’une ligne dure, cette femme de 58 ans ne mâche pas ses mots. Alors que les tensions sont fortes entre le RDR et son allié, le PDCI, elle multiplie depuis quelque temps les déclarations choc. « Tous ceux qui voudront se mettre en travers du chemin du RHDP [parti unifié] seront écrasés », a-t-elle lancé ce 11 mars
• Sportive
Sacrée deux fois championne de Côte d’Ivoire de handball et championne d’Afrique de cette discipline en 1981, elle est entrée dans l’éducation nationale comme professeur de sport.
• Ambitieuse
On l’a accusée de népotisme, en 2013, lorsque son mari a été nommé directeur du Bureau économique de la Côte d’Ivoire aux États-Unis. Inza Camara espérait même cette année devenir ambassadeur à Washington. Malgré son réseau, il n’a pas été choisi.
• Loyale
Depuis qu’elle est entrée au RDR, elle est proche d’Amadou Gon Coulibaly, et fait toujours partie des fidèles du Premier ministre.
• Coriace
Lors des négociations politiques comme lors des discussions avec les syndicats (au moment de la grande grève enseignante de 2016, par exemple), elle s’est montrée particulièrement intransigeante.