Il faut vraiment être fatigué de son pays pour afficher un tel comportement. Un jeune Congolais qui a pu obtenir un visa d’Italie s’est présenté à l’aéroport de Maya Maya à 10 heures du matin alors que son vol décollait à 22 heures. Il a justifié ce comportement par peur de rater son vol et de continuer à vivre dans un pays sans avenir qu’est le Congo.
Comment peut-on arriver à détester son propre pays à ce point ? Chancel O,un jeune Congolais ayant obtenu au consulat d’Italie à Brazzaville un visa pour se rendre dans ce pays,a étonné plus d’un membre de sa famille et ses proches en se rendant à Maya Maya tôt le matin pour un vol prévu le soir.
« Je ne veux pas de surprise et rater mon vol… Au Congo de Sassou actuellement, tout est possible,donc je préfère être sur place et attendre mon vol,et peu importe la durée de l’attente.Car si j’ai attendu des années,ce ne sont pas des heures qui vont m’empêcher de le faire » confiait-il à sa petite amie à ses côtés.
Pour Chancel O quitter le Congo était une sorte de délivrance que le visa Italien lui a donnée.Il se vantait déjà de vivre dans un pays où il n’aurait plus jamais des problèmes d’eau,d’électricité,d’internet,de nutrition,bref d’épanouissement dans un meilleur cadre de vie.
Dans son quartier à Ouenzé sur la rue Itoumbi,la majorité des jeunes rêveraient être à la place de Chancel O,quand ils imaginent leur avenir totalement hypothéqué et surtout leurs conditions d’épanouissement inhumaines.
Ses parents vivant en Italie ont pesé de tout leur poids pour leur fils les rejoigne après que celui-ci chaque fois s’est plaint de la vie au Congo.
Même les policiers en poste à Maya Maya ont rigolé en apprenant l’histoire de Chancel O. « Petit,oza na raison na yo, Congo oyo eza lisusu mboka té, gazé na yo chez mindelé » lui a lancé un sergent-chef,alors qu’un sous lieutenant ajoutait « Pétit, ata ba yinaka mboka, pressé ya ko tika yango boyé »
C’est un peu vers 22 heures que l’Airbus A 340 de la compagnie Air France a décollé de Maya Maya en direction de Mfilou avec à son bord Chancel O qui se réjouissait enfin d’avoir dit au revoir au Congo. Petite bible du nouveau testament à la main,Chancel O n’a même pas perdu son temps à contempler à travers le hublot pour la dernière fois la beauté des délestages de Brazzaville.
La redaction