– L’histoire remonte à 1994. Pendant le mois de ramadan de cette année, le chargé des Affaires islamiques, El hadj Mamadou Saliou Sylla et le Ministre des Réformes et de la Fonction publique, Germain Délamou se sont proposés de déclarer chômée payée la journée suivant Laylat al-Qadr ou la Nuit du destin, une nuit bénie chez les musulmans.
Selon leur constat, au lendemain de Laylat al-Qadr, l’administratio
Mme Guilao Joséphine Lenaud, ministre du Travail, des Affaires sociales et de l’Emploi à l’époque, raconte. « Ayant la dimension Travail dans mon département, les deux [El hadj Mamadou Saliou Sylla et Germain Délamou] se sont transportés dans mon bureau qui est l’actuel ministère des Pêches pour voir le bien-fondé de la déclaration du lendemain de cette nuit journée chômée. On a pris la décision de la déclarer chômée mais j’ai dit que seul le ministre en charge du Travail a le droit de mettre tous les travailleurs en congé parce que la dimension Travail a le secteur public, privé et mixte ».
Avec l’accord du Président de la République d’alors, le Général Lansana Conté, un communiqué officiel a été publié déclarant chômée payée la journée qui a suivi la nuit de Laylat al-Qadr en 1994.
Pour trouver un cadre juridique, la ministre du Travail, des Affaires Sociales et de l’Emploi, Mme Guilao Joséphine Lenaud, aidée du secrétaire général de son département, El hadj Ibrahima Camara et de l’Inspecteur général du Travail, El hadj Mansa Moussa Sidibé, s’est mise à l’œuvre.
Et pour élargir l’éventail des fêtes, le grand imam de la mosquée Fayçal et l’archevêque de Conakry, de l’époque, Mgr Robert Sarah ont été consultés.
Une fois un listing de fêtes musulmanes, chrétiennes et laïques établi, le ministre du Travail, des Affaires sociales et de l’Emploi, Mme Guilao Joséphine Lenaud a introduit un projet de décret auprès du Chef de l’Etat Gl Lansana Conté qui l’a validé.
Et depuis août 1995, un acte officiel rend fériées ou chômées payées plusieurs fêtes comme le 2 octobre (date de l’indépendance nationale), la journée de l’après Laylat al-Qadr, l’Aïd el Fitr (fête de ramadan), l’Aïd al-Adha (fête du sacrifice), le Maouloud (naissance de Mohamet), le 1er mai (fête internationale des travailleurs), le 25 mai (création de l’Organisation de l’Unité Africaine), le 15 août (Assomption), le 25 décembre (Noël), le 1er janvier (nouvel an), le lundi de Pâques, etc.
Plus de deux décennies après, l’ancienne ministre Mme Guilao Joséphine Lénaud, aujourd’hui membre du Conseil Economique et Social, se félicite : « Je crois que ça été à la satisfaction de tout le monde parce que ce décret est d’août 1995 et il est encore valable. Après plus de 20 ans, on le cite. Il n’y a pas de contestation ».
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