Le Premier ministre, lui qui avait juré lors de la présentation de sa politique générale devant les députés, qu’aucun haut cadre ne parrainerait les cérémonies de réjouissance, a été vu à la Mamaya de Kankan. Il n’en fallait pas plus pour que des réactions se fassent sentir. Mais en réalité, Dr Ibrahima Kassory Fofana, en était-il le parrain ? De l’argent public a-t-il été dépensé à cette occasion ? Eclairage avec Mamadou Dian Diallo, Conseiller du Premier ministre chargé des relations avec la presse.
Confirmez-vous l’information selon laquelle le Chef du gouvernement a parrainé la Mamaya de Kankan ?
Non, le Premier ministre n’a jamais parrainé la Mamaya de Kankan. Le parrain, c’était l’opérateur économique Guinéo-Américain Mamady Diané, la marraine c’est Madame Souaré, également opératrice économique. Le Premier ministre n’a donc nullement parrainé la Mayama de Kankan.
Comment se fait-il alors qu’il soit à cette fête et que sa présence soit au centre du débat dans la cité ?
Je vais d’abord vous dire que la tournée politique du Premier ministre était prévue de longue date.
Son agenda politique en Haute Guinée coïncidant avec l’évènement, Monsieur le Premier ministre a dit aux organisateurs qui l’avaient contacté que dans sa vision, il ne voudrait pas que les danses de réjouissance seulement soient organisées, mais qu’il voudrait qu’en plus des réjouissances, il y ait de la valeur ajoutée. C’est-à-dire, qu’il y ait des actions qui puissent mener à la création de richesses qui développent les localités.
A-t-il donné de l’argent pour accompagner les organisateurs ?
Il n’a donné aucun centime, la Primature n’a donné aucun centime. Souvenez-vous que dans son discours de politique générale, devant les élus du peuple, il avait demandé et insisté que les services publics et les cadres de l’administration ne puissent pas servir à des manifestations de réjouissance. Et cela, pour une raison toute simple, l’argent public utilisé souvent pour les parrainages et les marrainages doit servir à l’investissement, au fonctionnement de l’administration et surtout à la création de la richesse selon sa vision.
Quand donc il a été contacté par les organisateurs de l’évènement et son agenda prévoyait qu’il séjourne en Haute Guinée à cette période, il a été très clair. Il a dit : ‘’je ne donnerai aucun centime, je ne vais parrainer aucun évènement. Par contre, si ce que vous faites a des incidences sur le développent culturel, sur le développent économique, sur le développent social, je vous apporterai ma caution.’’
C’est ce qui s’est passé avec notamment la construction en vue du centre culturel. C’est un centre multidisciplinaire, c’est un projet d’une organisation de la société civile. Il permet à la fois, d’avoir des salles de création artistique et chorégraphique et pour les artisans, pour la saponification et pour le développement d’autres disciplines sportives comme le Tennis, qui n’ont pas d’espace à Kankan.
Encore une fois, je rappelle que la Primature n’a donné aucun centime, n’a pas parrainé l’événement. Le Premier ministre, chef du gouvernement, était en Haute Guinée pour une visite politique qu’il avait déjà dans son agenda. Et c’est pourquoi il a visité les préfectures de Siguiri, Kankan et de Kouroussa. Et, à Kankan, il est passé sur le site actuel de la Mamaya à Chérifoula pour inaugurer un monument construit par le ministère de la Culture qui a d’ailleurs érigé la Mamaya comme étant un patrimoine national.
On l’a vu aussi esquisser des pas de danse…
Contrairement à ce que certains ont écrit quand il est passé à l’Assemblée Nationale, pour lui, la culture est l’essence même de la vie. Il a esquissé quelques pas de danse pour montrer qu’il est quand même guinéen et que la culture guinéenne, qu’elle soit de la côte, de la savane ou de la montagne, c’est sa culture à lui.
C’est pourquoi, à cette occasion, il a instruit au ministre en charge de la Culture, d’essayer de travailler sur l’ensemble des rythmes et danses de la Guinée pour d’abord les codifier et essayer de les vulgariser afin qu’ils soient de plus en plus vendus au niveau international.
Cette visite lui a permis d’être en contact avec la population à la base, se faisant ainsi une idée plus claire de la gouvernance administrative décentralisée.
Une interview réalisée par Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N04)