La récente mamaya de Kankan à laquelle le premier ministre Kassory Fofana a pris part, continue de susciter des réactions au sein de l’opinion publique guinéenne. Il en est ainsi chez des acteurs de la société civile.
Interrogé par notre rédaction ce lundi 27 août 2018, Docteur Alpha Abdoulaye Diallo, vice-président du CNOSCG, chargé des questions économiques, y voit un revirement de la part premier ministre Kassory Fofana.
« C’est une contradiction totale entre le discours du premier ministre et les actes qu’il est en train de poser sur le terrain. Il avait dit que son gouvernent ne va pas s’inscrire dans le parrainage de activités politiques et les mamayas. Mais, il est en train de faire le contraire de ce qu’il a dit, c’est très préoccupant de voir en si peu de temps ce revirement » a-t-il déploré.
D’ailleurs, cet acteur de la société civile craint un effet de contagion chez les membres du gouvernement : « Si le premier ministre parraine les activités politiques, ça veut dire que la neutralité va prendre un coup. Et c’est un point nodal des accords politiques du 12 octobre 2016. Et si lui-même, il donne le ton, ça veut dire que les autres ministres et commis de l’Etat vont s’inscrire dans ce cadre. En ce moment, on ne parlera plus de neutralité de l’administration », a-t-il prévenu.
Pour Docteur Alpha Abdoulaye Diallo, au lieu de prendre des fonds publics pour faire de la mamaya, poursuit-il, : « il faut prendre ces fonds pour construire des écoles, des centres de santé pour que les citoyens puissent étudier et se soigner ou réparer nos routes et ponts. Ce n’est pas de la mamaya que les guinéens vont manger, nous attendons des résultats économiques et l’amélioration des conditions de vie des citoyens à la base », a-t-il conclu.
Saidou Barry