Chers compatriotes,
Il n’est un secret pour personne que notre pays est atteint un tournant critique de son histoire qui, une fois de plus interpelle chacun de nous.
L’élection du professeur Alpha CONDÉ à la magistrature suprême de la Guinée en 2010 avait suscité beaucoup d’espoir dans la diaspora et dans tout le pays.
Huit années après, force est de reconnaître que nous nous sommes trompés sur la capacité et la sincérité patriotique de l’homme à redresser la Guinée et à restituer la confiance au peuple, confiance perdue envers les pouvoirs publics.
Le constat est amer et sans appel. Le professeur a échoué sur toute la ligne. Le bilan est un échec. La gestion est catastrophique. Le pays traverse une crise politique et sociale sans précédent.
Après 60 ans d’indépendance, notre pays avec toutes ses richesses a toujours du mal à se développer pour se hisser au niveau des pays émergents du continent africain.
Il convient de rappeler qu’avant l’indépendance de la Guinée en 1958, la société guinéenne était organisée en plusieurs partis politiques et plusieurs formations syndicales. Ce climat de liberté, de tolérance et de vivre ensemble, avec un sentiment de sécurité et sans préjugés ethniques avait permis à la population de consacrer ses efforts à produire des richesses, tant sur le plan de l’autosuffisance alimentaire, que sur le plan des biens des personnes. Ce bien être individuel et collectif à été le moteur de l’unité nationale qui a débouché sur le vote massif en faveur du Non au référendum du 28 septembre 1958 et à la proclamation de l’indépendance de la République de Guinée le 2 Octobre 1958.
La lutte menée par “l’Intelligentsia Africaine” vivant en Europe et ailleurs à l’époque, a permis à plusieurs pays africains d’accéder à la souveraineté nationale dès 1960.
Après toutes ces années, nous constatons que certains pays africains dont la République de Guinée, se sont détournés de l’objectif qui consistait à rendre la fierté à leurs peuples et à les sortir de la misère.
Aujourd’hui, seules l’enrichissement personnel à outrance demeure la préoccupation majeure de nos dirigeants. Et ce, au détriment de l’immense majorité des Guinéens qui espère toujours un monde meilleur.
La diaspora Guinéenne de France, d’Europe et d’ailleurs doit-elle rester passive et indifférente ?
Devons-nous fermer les yeux devant de telles réalités ? Devons-nous démissionner de notre pouvoir patriotique ? Non :car c’est notre devoir de citoyens guinéens à défendre tous nos frères sans aucune distinction ni régionale ni ethnique.
Tous ces problèmes constituent un véritable frein au développement de notre pays, et empêchent la création de richesses pour tous.
Les Guinéens sont fatigués avec des manifestations et grèves à répétitions que traverse leur pays. Plus de 60 ans après l’indépendance, le peuple de Guinée vit toujours dans une crise économique à répétition entraînant une pauvreté de plus en plus insupportable.
Le président professeur Alpha Condé a instauré un système de pillage institutionnalisé des ressources nationales. La moitié de la guinée a été vendue ou hypothéquée à des multinationales pour faciliter un enrichissement personnel d’une poignée de personnes au détriment de nos valeureuses populations.
La mauvaise gestion des biens publics et l’impunité qui l’accompagne sont le quotidien de l’exécutif guinéen. Bref les qualificatifs néfastes sont nombreux pour notre frère de la diaspora qui se vante d’être le Mandela de la Guinée avec des slogans pompeux comme « Guinée is back ».
Les élections communales ont été organisées depuis près de 07 mois et les maires n’ont toujours pas été installés. Le gouvernement continue ses manœuvres dilatoires pour brouiller les pistes et acheter la conscience de certains conseillers corrompus pour permettre au RPG AEC d’être à la tête de la majorité des mairies.
Un accord semble avoir été trouvé entre le pouvoir et le principal parti de l’opposition l’UFDG. Attendons donc de voir la suite.
L’augmentation du prix du carburant à la pompe de 8 000 à 10000 FG ; plonge davantage les guinéens dans le désarroi et l’inquiétude pour leur quotidien déjà extrêmement difficile. La vente du port autonome de Conakry à une multinationale turque ne fait qu’accentuer la colère du peuple envers ce pouvoir qui le déleste de tout son patrimoine à des fins personnelles.
La jeunesse est sans repères, sans perspectives d’avenir et sans confiance en leur pays, en raison de la mauvaise gouvernance en vigueur en Guinée.
Cette jeunesse fuit massivement le pays à la recherche du mieux vivre ailleurs et ce, au péril de leurs vies.
C’est pourquoi l’ALLIANCE DES FORCES PATRIOTIQUES POUR UNE GUINÉE LIBRE (AFPGL) demande au Président Professeur Alpha Condé de clarifier sa position dès maintenant pour l’échéance 2020 en respectant la constitution Guinéenne qui n’autorise que deux mandats.
Nous profitons de cette occasion pour adresser nos sincères félicitations à Mr Alassane Ouattara le président de la Côte d’Ivoire qui respecte la constitution de son pays en ne briguant pas un troisième mandat en 2020 afin de favoriser l’émergence d’une alternance politique dans son pays.
Le président Congolais Mr Joseph Kabila fait de même et se retire.
Le Président du Botswana, heureux de la fin de son dernier mandat,
organise une fête et danse pour l’alternance dans son pays.
C’est un cas d’école pour ceux qui veulent affronter la colère du peuple dans leur pays.
Les Guinéens sont en droit de connaître dès maintenant les intentions claires du président Alpha Condé sur cette question fondamentale du 3ème mandat qui sortirait du cadre de la constitution.
En tout état de cause, les guinéens n’accepteront pas un 3ème mandat, pour quelques motifs quel qu’il soit dans notre pays.
Notre alliance soutient la lutte des forces sociales et les syndicats, qui se battent à juste titre pour le peuple de Guinée.
Un dirigeant honnête et patriote doit s’imposer a lui même ce qu’il a toujours exigé des autres lorsqu’il se retrouve aux affaires de l’état.
Monsieur le président, votre responsabilité personnelle et celle de votre gouvernement est engagée face à l’avenir et à la postérité.
L’histoire retiendra les turbulences imposées par votre pouvoir à la Guinée et à son peuple.
Les Guinéens comptent sur votre patriotisme pour ne pas manquer le rendez-vous de l’alternance en 2020. Le pouvoir de Conakry n’a plus d’arguments pour convaincre ni les Guinéens, encore moins la communauté internationale.
VIVE LA GUINÉE
La lutte continue
Paris le 21 aout 2018
Pour L’AFPGL
Le Secrétaire Exécutif Chargé de la Coordination
Communiqué N°002/08/018
CISSÉ CAMPEL