Sécurité: Qu’est-ce qui fait courir le colonel Moussa Tiégboro Camara ?
Le décret du 23 août 2018, restructurant le Ministère de la sécurité et de la protection civile, ramène notamment le Secrétariat à la présidence chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé, la Direction générale de la police nationale, l’Office de répression des délits économique et financiers, dans le portefeuille dudit département.
Depuis la publication de ce décret, la rumeur enfle. Le cas Tiégboro revient à chaque moment siffler dans les grandes oreilles de Conakry. Jusqu’à celles des partenaires au développement représentant les Etats-Unis et les incontournables de l’Union Européenne. Ce qui rajoute à la rumeur qui enfle sur son éventuel refus d’accepter untel décret. Les tapages vont jusqu’à laisser entendre que cette restructuration n’est pas du tout du goût du colonel qui multiplie les audiences, les réunions d’avec une certaine communauté pour, apprend-on, tenter d’exercer la pression sur le chef de l’Etat afin d’obtenir l’annulation du décret en sa faveur.
De bonnes sources, nous apprenons que le Haut Commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé a appelé les gendarmes qui évoluaient dans le service du colonel Moussa Camara à rejoindre le haut Commandement de la Gendarmerie. Ceci, en application du contenu du décret. Qui, il faut le rappeler ici et maintenant, a été pris par le chef de l’Etat pour pérenniser les acquis de la reforme des Forces de défense et de sécurité pilotée par le général Lamine Cissé du Sénégal.
Des reformes dont certaines recommandations ont été faites pour, entre autres:
1- Réduire les attributions de l’institution présidentielle dans le secteur de la sécurité, par exemple en réduisant le nombre des institutions sécuritaire directement rattachées à la présidence ;
2- Développer la place prépondérante de la police (dûment reformée) comme force civile privilégiée d’application de la loi dans un état de droit, conformément au code de conduite pour les responsable de l’application des lois et aux textes pertinent de la CEDEAO ;
3- Restaurer le rôle de la police dans le contrôle aux frontières et dans la lutte contre la criminalité, en particulier le trafic de drogue ;
4- Elaborer une loi portant organisation générale de la sécurité nationale, précisant les missions et les attributions de chaque institution ;
5- Développer une police nationale au sein du citoyen, appliquant le code de conduite pour le responsables de l’application des lois et capable d’assurer la sécurité de la population civile avecefficacité, intégrité, équité, ainsi que la protection et le respect des droits de l’homme ;
6- Rétablir l’équilibre dans les attributions en matière de sécurité entre la police nationale et les autre corps du secteur de la sécurité ;
7- Doter la police d’un statut spéciale ;
8- Restaurer les attributions de la Police.
Ce travail chapeauté par le Général Cissé a été salué par tous les partenaires de la Guinée. Un tel effort du chef de l’Etat mérite donc d’être soutenu.
D’ailleurs, qui peut oser s’opposer au bon fonctionnement de notre appareil sécuritaire ?
Ibrahima Diallo.