Après avoir été empêchés de tenir leur assemblée générale qui était prévue ce lundi 10 septembre 2018, dans les locaux de la Direction Générale du Port Autonome de Conakry, malheureusement dispersés à coup de gaz lacrymogène par les agents des forces de l’ordre, les travailleurs dudit Port, se sont retrouvés en conclave à la bourse du travail avec le secrétaire général de la CNTG, Amadou Diallo.
Au sortir de cette rencontre, Cheikh Touré, leader du syndicat des travailleurs du port de Conakry, au micro de mosaiqueguinéee.com, explique tout d’abord que c’est pendant qu’ils faisaient le compte rendu suite à leur rencontre avec le médiateur de la République, vendredi passé, qu’ils ont été gazés.
« Au moment où nous étions en train de faire le compte rendu là, c’est ainsi qu’on n’a té gazés complètement par les forces de l’ordre. Ils sont rentrés dans les bureaux, ils ont fait sortir des travailleurs, ils ont arrêté d’autres tout en gazant les bureaux, il y a eu des femmes qui ont été déshabillées, il y a même eu tentative de viol. Aujourd’hui, à notre entendement, le Port Autonome a été transformé à un champ de bataille, les travailleurs ont été agressés, ils ont été bastonnés, frappés, il y a même eu des tentatives de vol », a déploré le secrétaire général des travailleurs du Port de Conakry.
Ce qui, poursuit Cheikh Touré, est une violation flagrante de la norme internationale du travail dans ses articles 95 et 96.
« Parce que c’est notre plateforme revendicative, la halle du Port Autonome de Conakry est le lieu indiqué. Donc quand il y a un évènement, on appelle tout le monde pour des informations. Aujourd’hui, c’est regrettable ce qui se passe, c’est du jamais vu, dans aucun pays du monde où les travailleurs sont agressés dans leur local, c’est une honte, c’est de l’opprobre, la plus grande honte d’un pays », a-t-il fustigé par ailleurs.
Poursuivant, Cheikh Touré, précisent que les travailleurs réclament purement et simplement l’annulation de ce contrat qui, croient-ils toujours, n’est pas conforme aux critères de convergence d’un contrat.
« Pour privatiser ce port Autonome, il faut faire un projet de loi, envoyer à l’AN, qui doit examiner. Mais cela n’a pas été fait, donc c’est un contrat qui n’est pas bon pour le peuple de Guinée », dira-t-il avant de prévenir que si leurs revendications ne sont pas considérées, que c’est la Guinée qui est en danger.
« La sécurité du port, la sureté du port, l’intégrité territoriale du port, c’est ce qui sera bafoué, ça sera mis dans la main d’une petite société, d’une entreprise familiale. Donc là, c’est la guinée qui est en danger, c’est le peuple qui est en danger, c’est pourquoi nous contestons, vents et marées ce contrat. Nous lançons une fois de plus un appel à la société civile, aux acteurs sociaux, aux acteurs politiques, à tout le peuple de Guinée de s’unir comme un maillon de chaine, de dénoncer ça, de préparer la grande marche, la marche de la colère. La Guinée n’est pas une poubelle », conclut le syndicaliste.
Al Hassan DJIGUE